La 21e édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM 2024) s'est ouverte, vendredi soir, avec la présentation du jury présidé cette année par le réalisateur italien Luca Guadagnino. De retour à cet événement dont il est un habitué depuis 2011, le réalisateur australien Justin Kurzel a présenté son long-métrage «The Order», ancré dans les thématiques très actuelles du suprémacisme blanc. Lever de rideau. Le 21e Festival international du film de Marrakech (FIFM 2024), qui se déroule du 29 novembre au 7 décembre, s'est ouvert vendredi soir au Palais des congrès. Au programme, 70 opus cinématographiques issus de 32 pays et répartis en sept sections seront projetés. Parmi eux, 12 œuvres ont été soutenues par les Ateliers de l'Atlas, le programme industrie initié par le Festival en 2018. De plus, 9 de ces films ont été choisis précédemment pour représenter leur pays aux Oscars. La cérémonie d'ouverture a été l'occasion de découvrir la bande-annonce des 14 chefs-d'œuvre en compétition, entre mélodrame, documentaire, récit d'anticipation et comédie romantique : «Happy Holidays» de Scandar Copti, «The Cottage» de Silvina Schnicer, «Happyend» de Neo Sora, «Jane Austen a gâché ma vie» de Laura Piani, «Under the Volcano» de Damian Kocur, «The Village Next to Paradise» de Mo Harawe, «The Wolves Always Come at Night» de Gabrielle Brady, «Bound in Heaven» de Huo Xin, «Ma–Cry of Silence» de The Maw Naing, «Perfumed with Mint» de Muhammed Hamdy et «Les Tempêtes» de Dania Reymond-Boughenou, «One of Those Days When Hemme Dies» de Murat Fıratoğlu, «La Mer au Loin» de Saïd Hamich Benlarbi, «Soudan, souviens-toi» de Hind Meddeb. Outre la créativité et le regard artistique des réalisateurs, dont plusieurs dévoilent ici leurs premiers ou deuxièmes films, cette sélection constitue une mosaïque de lectures sur des thématiques sociétales ou actuelles universelles communes : luttes collectives, combats personnels, urgence climatique, non-dits familiaux, questions sur la jeunesse, l'espoir et les déceptions. Pendant le festival, l'occasion est ainsi donnée aux cinéphiles pour découvrir des longs-métrages marocains et d'ailleurs, notamment d'Asie, d'Europe ou d'Amérique. L'actrice américaine Patricia Arquette, le réalisateur argentin Santiago Mitre et l'actrice Nadia Kounda (g. à d.) / Ph. FIFM FIFM 2024 : 70 films de 32 pays dans la sélection officielle Luca Guadagnino, le Maroc, sa famille Le jury présidé par Luca Guadagnino aura pour mission de départager les nominés, en lice pour l'Etoile d'or. Dans son allocution, le producteur et réalisateur italien s'est réjoui de ce retour au FIFM, qu'il a découvert lors de sa première venue à Marrakech, en 2002. À ce titre, il a rappelé qu'à peine arrivé à la cité ocre, il avait «tout de suite retrouvé [ses] racines profondes». «Ma mère algérienne a grandi à Casablanca. Elle était marocaine de fait et j'étais donc moi aussi à moitié marocain», a-t-il dit. «Pour moi, Marrakech et le cinéma sont la même chose, à savoir le mystère de l'image, la puissance du montage, du contraste, la beauté et la force débordante qui animent le cinéma que j'aime, qui, pour moi, incarnent Marrakech et le Maroc», a ajouté le cinéaste, tout en soulignant «l'honneur, la responsabilité et le privilège» pour lui de présider le jury de FIFM 2024. Luca Guadagnino / Ph. FIFM Luca Guadagnino s'est ainsi réjoui de «partager ce voyage avec de magnifiques cinéastes, dont beaucoup sont déjà des amis chers et qui le deviendront pour la vie, grâce à cette expérience commune». «Ensemble, nous allons vivre en compagnie de premiers et de seconds longs-métrages, qui nous feront découvrir tant de choses que nous ignorons», a-t-il déclaré. Cette année, le jury est composé de l'actrice Nadia Kounda, du réalisateur iranien Ali Abbasi, de la réalisatrice indienne Zoya Akhtar, de l'actrice américaine Patricia Arquette, de l'actrice belge Virginie Efira, de l'acteur australien Jacob Elordi, de l'acteur britannico-américain Andrew Garfield, ainsi que du réalisateur argentin Santiago Mitre. FIFM 2024 : Luca Guadagnino remplace Thomas Vinterberg à la tête du jury L'acteur britannico-américain Andrew Garfield, la réalisatrice indienne Zoya Akhtar et l'acteur australien Jacob Elordi (g. à d.) / Ph. FIFM Justin Kurzel de retour au FIFM avec «The Order» De retour au FIFM, Justin Kurzel a ensuite présenté son nouveau thriller policier «The Order», inspiré de faits réels. Prix de l'Etoile d'or pour son premier long-métrage en 2011 et membre du jury de l'édition 2022, le réalisateur australien a exprimé sa joie et sa gratitude de se retrouver à cette grand-messe cinématographique, dont il est désormais un habitué. Dans ce film, précédemment montré à la Mostra de Venise et qui sort en décembre 2024, l'acteur britannique Jude Law incarne le rôle de Terry Musk, un agent du FBI qui s'engage dans la traque des cerveaux du groupe suprématiste blanc The Order, qui a mené des actions violentes au nord-ouest des Etats-Unis durant les années 1980. Justin Kurzel au FIFM 2024 / Ph. FIFM Basé sur le livre «The Silent Brotherhood» publié par Kevin Flynn et Gary Gerhardt en 1989, le scénario résonne avec des préoccupations et des problématiques ancrées dans la vie politique contemporaine, à savoir la montée du nationalisme blanc et le passage à l'action violente. Outre cette séance spéciale, le programme sur les autres jours du FIFM 2024 se décline à travers la compétition officielle, les séances de gala, les séances spéciales, le 11e continent, le panorama du cinéma marocain, les séances jeune public et famille, ainsi que les conversations et hommages. Article modifié le 30/11/2024 à 14h42