L'attaque militaire du polisario du 9 novembre contre un événement organisé à Mahbès, pour célébrer le 49e anniversaire de la Marche verte, a ravivé les tensions autour de la question Sahara et va au-delà. La presse mauritanienne tire la sonnette d'alarme. Elle pointe directement l'implication de l'Algérie et ses intentions belliqueuses. Cette offensive du polisario, téléguidée par l'Algérie, est survenue à proximité du mur de défense marocain, et a été immédiatement suivie d'une riposte rapide des Forces armées royales marocaines (FAR), via un drone pour neutraliser les assaillants. Bien qu'aucune perte n'ait été déplorée côté marocain, l'attaque a fait au moins trois morts et trois blessés dans les rangs de la milice du polisario qui souhaitait perturber les commémorations de la Marche verte qui célèbre la date du retour du Sahara sous souveraineté marocaine après la colonisation espagnole. L'attaque, dont l'objectif manifeste était de causer un grand nombre de victimes, a été menée par plusieurs véhicules tout-terrain en provenance de l'est du mur de défense, avec des projectiles tirés depuis cette zone vers le site même de l'événement, mettant en danger la sécurité de la population locale. La presse mauritanienne s'inquiète de l'implication de l'Algérie Cet incident a non seulement inquiété le Maroc, mais aussi soulevé de vives préoccupations en Mauritanie, notamment dans la presse, qui voit dans cette attaque une menace directe pour sa propre sécurité et sur sa souveraineté étant donné que le lieu de l'attaque, la ville de Mahbès se trouve non loin de la frontière mauritanienne. Plusieurs médias mauritaniens ont clairement désigné l'Algérie comme étant la « tête pensante » de cette opération, accusant le régime algérien de vouloir mener offensive qui pourrait déstabiliser toute la région. Pour la presse mauritanienne, nul doute que ces attaques rapprochées de sa propre frontière constituent une source d'inquiétude pour sa sécurité. Cette attaque signée par le polisario et qui porte le sceau de l'Algérie, peut s'expliquer par une volonté manifeste du régime algérien de terroriser la Mauritanie qui a longtemps observé une neutralité positive vis à vis du dossier du Sahara dans lequel elle est également partie prenante. Toutefois, l'Algérie ne semble pas avoir accepté les récentes prises de distances de Nouakchott par rapport à la milice du polisario. Entre autres, lors de la cérémonie d'investiture du président Mohamed Ould El Ghazouani, le chef d'Etat avait refusé de poser pour une photo avec le leader séparatiste Brahim Ghali et l'avait expédié rapidement. Bien que le polisario ait revendiqué l'attaque, les liens de cette organisation avec l'Algérie sont largement reconnus. Les observateurs affirment que les milices sahraouies sont largement soutenues, voire « téléguidées », par Alger dans leurs hostilités contre le Maroc et cela n'échappe pas à la presse mauritanienne. Cette situation a d'autant plus exacerbé l'inquiétude mauritanienne, qui redoute que de telles attaques puissent déborder au-delà du Sahara et affecter directement sa stabilité notamment à cause de la proximité de ces frappes avec son territoire. Le contexte régional menacé par Alger L'attaque de Mahbès s'inscrit dans un contexte de tensions régionales entre le Maroc et l'Algérie qui apparait comme la réelle deuxième partie au conflit sans même l'admettre devant le Conseil de sécurité. Les récentes prises de positions européennes, française et espagnole, en faveur de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, a provoqué l'ire des dirigeants algériens qui ont aussitôt imposé des mesures de rétorsions pour signifier leur désapprobation. Cela démontre l'implication absolue de l'Algérie dans ce conflit régional et son soutien renforcé, politique, diplomatique, économique et militaire au polisario, continue d'entretenir la crise. La presse mauritanienne estime que cette dynamique n'est pas seulement un affrontement entre le Maroc et la milice du polisario, mais également un enjeu régional plus vaste, où l'Algérie jouerait un rôle central. Il s'agit d'un harcèlement manifeste qui « expose la souveraineté mauritanienne à un certain nombre de dangers imminents et va au-delà des principes les plus simples associés au droit international en matière de souveraineté », a martelé Anbaa.info en citant des observateurs.