L'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le dossier du Sahara, Staffan de Mistura est attendu samedi en Mauritanie dans le cadre de sa tournée régionale. Cette visite bouclera ses entretiens avec les 4 parties au dossier avant la réunion du Conseil de sécurité. Après une visite de 2 jours dans les camps de Tindouf où il a rencontré le chef de la milice séparatiste et plusieurs « hauts cadres du polisario », et un passage rapide à Alger, l'Italo-suédois doit fermer la marche en allant en Mauritanie, la 4ème partie au dossier régional. Cette visite est prévue pour le 10 septembre, a indiqué le porte parole de l'ONU, Stephane Dujarric, qui a également indiqué que Staffan de Mistura aura aussi des « entretiens avec d'autres interlocuteurs concernés dans la région », sans préciser lesquels. « Il prévoit de se rendre à Nouakchott pour des entretiens avec les autorités mauritaniennes le 10 septembre. Au cours de ces engagements régionaux, l'Envoyé personnel continue d'espérer approfondir les consultations avec toutes les parties concernées sur les perspectives de faire avancer de manière constructive le processus politique », a affirmé le porte parole. Le ton est donné par l'ONU, l'émissaire reste cadré par le processus politique déjà en cours qui s'était arrêté avec son prédécesseur en 2019. « Il entend rester guidé par les précédents clairs établis par ses prédécesseurs », a ajouté Dujarric, en référence au processus politique des tables rondes entre les 4 parties au dossier, comme décidé par ses prédécesseurs. Cette formule qui engage des discussions directes entre toutes les parties est celle qui a été choisie pour faire avancer le dossier car elle permet à chacune de donner son avis et de trouver une solution ensemble. Mais lors du dernier Conseil de sécurité, l'Algérie a annoncé son refus d'y prendre part, arguant que le conflit ne concernerait que la milice du polisario et le Maroc et qu'Alger, ne serait qu'un pays observateur. Cette semaine également, lors des entretiens de Staffan de Mistura avec le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra, l'émissaire onusien a constaté que l'Algérie continuait d'appeler à des discussions uniquement entre le Maroc et le polisario. La communauté internationale et l'Envoyé personnel sont témoins de l'implication à grande échelle de l'Algérie dans ce dossier, dont les répercussions empiètent sur d'autres sujets du côté algérien. En effet, l'Algérie, qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc à cause du dossier du Sahara, implique sa diplomatie à plusieurs niveaux pour s'attaquer à la souveraineté du Maroc et défendre la bande séparatiste qu'elle abrite, arme et finance depuis 5 décennies. L'Algérie qui invoque des relations directes entre la milice du polisario et le Maroc, a provoqué une crise diplomatique majeure avec l'Espagne lorsque ce pays a soutenu la solution d'autonomie proposée par le Maroc pour mettre fin au conflit. Un forcing a été fait sur Madrid pour l'amener à annuler cette décision souveraine et qui en principe ne concerne pas l'Algérie... Les appels à la rétractation ont fusé depuis Alger, un arrêt du commerce extérieur avec le pays ibérique a été décidé, et le pays a également fait du chantage au gaz en pleine crise mondiale d'hydrocarbures. Entre 2020 et 2021, l'Algérie a également « prêté » pas moins de 450 millions de dollars à la Tunisie en crise, pour la faire sortir de sa neutralité dans le dossier. Alger a poussé Tunis à s'abstenir de voter la dernière résolution du Conseil de sécurité, et plus récemment a organisé la réception par le président tunisien Kais Saied, du chef de la milice lors d'une conférence de la Ticad, afin de lui conférer une pseudo légitimité. Ces actions algériennes citées, ne sont qu'une infime partie de toutes les actions menées presque quotidiennement par les autorités algériennes pour « combattre » le Maroc. Cela s'oppose aux allégations selon lesquelles l'Algérie ne serait pas impliquée, d'autant plus qu'il suffit de jeter un regard simple à la géographie et à l'histoire de la création de la faction séparatiste sahraouie, et au conflit frontalier entre l'Algérie et le Maroc, pour comprendre qu'il s'agit d'un problème typiquement maroco-algérien et que le polisario n'est qu'un pion manipulé par Alger. Staffan de Mistura devra donc tenter d'organiser la 3ème table ronde, en dépit de la mauvaise foi d'Alger qui cherche à se soustraire aux négociations et manifestement à bloquer le processus permettant de clore ce dossier. L'émissaire onusien s'était rendu au Maroc en juillet avant de programmer un voyage en Algérie entre Tindouf et Alger en ce début de septembre. La visite en Mauritanie clôturera ainsi sa tournée, et ses entretiens avec les différentes parties. Sa prochaine étape sera de remettre le même processus politique sur les rails, et de rédiger un rapport détaillé à l'ONU au cours du mois d'octobre, en prévision de la prochaine réunion du Conseil de sécurité.