Même après que la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) ait annoncé l'annulation des accords de pêche entre le Maroc et l'Union européenne, plusieurs pays de l'UE ont réitéré leur engagement en faveur de pactes avec le Royaume. Selon les experts, cette décision affecte énormément l'Espagne en raison de sa grande activité de pêche dans la zone. Conscients de cet enjeu, un groupe de députés européens du Parti populaire espagnol et du Parti national basque a appelé, jeudi, la Commission européenne à trouver des solutions urgentes pour les pêcheurs espagnols impactés par la décision de la CJUE. Une annulation contraignante ? Les mêmes députés ont demandé un soutien financier et des mesures exceptionnelles pour la flotte de pêche touchée, soulignant que « le jugement les empêche de pêcher dans des eaux qui constituaient des zones de pêche traditionnelles pour eux« . Carmen Crespo, présidente de la Commission de la pêche au Parlement européen et membre du Parti populaire espagnol, a pointé du doigt cette décision. Elle a exprimé sa surprise face à l'absence de plan alternatif de la part de la Commission, notant qu'il aurait dû y avoir des propositions prêtes pour faire face à cette situation. Dans le même ordre d'idées, le député européen du Parti populaire, Francisco José Millán Mon, a déclaré que « la perte de cette zone de pêche potentielle représente un coup dur, notamment pour la flotte de la baie de Cadix, qui subit déjà des réductions de quotas de sardines« . Il a réitéré que « l'opportunité alternative de pêche a désormais disparu« . Redoutant les conséquences néfastes sur le secteur halieutique espagnol, Francisco José Millán Mon a poursuivi : « Je crains que ce jugement ne facilite pas l'établissement d'accords futurs, et bien que je ne puisse pas être optimiste, j'espère que la Commission terminera rapidement son étude et nous présentera les options possibles« . De son côté, le député social-démocrate Nicolás González Casares a appelé la Commission européenne à « travailler sur la signature d'un nouvel accord qui tienne compte des conditions imposées par la Cour, afin de garantir une répartition équitable des bénéfices à tous les concernés ». Il a insisté : « C'est ce sur quoi la Commission doit se concentrer : trouver des solutions immédiates, car la flotte ne peut pas supporter la poursuite de cette crise indéfiniment« .