La ministre de l'Agriculture, de la pêche, de l'eau et du développement rural au gouvernement d'Andalousie, Carmen Crespo, a exhorté jeudi l'Union européenne (UE) à tenir des réunions bilatérales avec le Maroc, ne serait-ce que dans un cadre informel, afin de parvenir au plus vite à une issue pour le renouvellement du protocole relatif à l'accord de pêche. La Commission européenne attend de connaître le verdict en appel de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), avant l'ouverture des négociations avec le royaume sur le protocole, expiré depuis le 17 juillet. En première instance, la juridiction a invalidé, le 29 septembre 20221, tous les accords conclus avec le Maroc et intégrant le Sahara occidental. Cette situation lèse notamment les pêcheurs de la région d'Andalousie, nombreux à exercer leurs activités dans les eaux territoriales marocaines. En séance plénière du Parlement, Carmen Crespo a prévenu l'exécutif central que les aides allouées au secteur en attendant le renouvellement du protocole devaient être adaptées à la situation particulière des professionnels andalous, qui sont les plus concernés. Selon la ministre issue du Parti populaire (PP), le gouvernement régional «a triplé les aides», qui sont passées «de 22,3 à 76,5 millions d'euros, pour 163 demandes d'aides temporaires à 3 345». «Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir et nous allons continuer à le faire et à réclamer de Bruxelles et de Madrid ce qui convient à nos pêcheurs», a-t-elle affirmé. De son côté, la députée du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) Rocío Arrabal a réclamé une aide «extraordinaire» pour le secteur, tout en reprochant au département de prendre du «retard» et de «ne rien faire» depuis le 17 juillet. A cinq jours de l'expiration du protocole de pêche entre le Maroc et l'Union européenne, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a déjà posé les conditions du royaume pour un éventuel renouvellement. Il a souligné que le pays n'était pas dans une démarche de partenariat de «ressources naturelles contre appui financier». En effet, Rabat «souhaite des partenariats avec une valeur ajoutée plus claire», en harmonie avec «la vision du Maroc et de son interaction avec ses partenaires, qu'ils soient bilatéraux, régionaux ou multilatéraux». Dans ce sens, le Maroc «souhaite des partenariats plus avancés, où la valeur ajoutée marocaine est plus forte, plutôt que "venez pêcher, donnez de l'argent et partez"» a insisté Bourita.