L'accord de pêche Maroc-Union européenne, qui arrivera à échéance le 17 juillet, alimente la guerre électorale ouverte entre le PSOE, au pouvoir, et le Parti Populaire, opposition de droite. Les deux formations essaient d'instrumentaliser cette carte afin de glaner les voix du secteur de la pêche. Le gouvernement autonome de l'Andalousie est préoccupé par l'arrivée à terme, le 17 juillet prochain, de l'accord de pêche Maroc-Union européenne. L'exécutif du président Juanama Moreno, du Parti populaire (PP), n'est pas sûr concernant le renouvellement du protocole, a précisé dans des déclarations à la presse la conseillère espagnole chargée de la Pêche, eaux et développement rural, Carmen Crespo. La responsable estime que le retour de la flotte andalouse des eaux atlantiques du royaume mettrait en arrêt près de 500 membres d'équipage. Pour éviter ce qu'elle a qualifié comme une perte de centaines d'emplois, Crespo a exigé du ministre espagnol de l'Agriculture, de la pêche et de l'alimentation, le socialiste Luis Planas, «qu'il fasse le maximum de leadership possible auprès de Bruxelles» pour convaincre la Commission européenne «d'ouvrir immédiatement des négociations avec le Maroc, en vue de parvenir à une solution définitive et, dans les meilleurs délais, de cet important accord de pêche», qualifié selon elle de «fondamental dans l'économie du secteur de la pêche andalouse». Carmen Crespo a estimé que le gouvernement espagnol devait «essayer de parvenir à un rapprochement entre les parties et garantir une activité dont dépendent de nombreux ménages de la province de Cadix». Selon elle également, «l'impact du non-renouvellement affectera tant les équipages que les armateurs ainsi qu'aux entreprises auxiliaires du secteur dédiées, entre autres, à la fabrication de la glace ou au transport des produits». Le gouvernement espagnol annonce des aides pour la flotte Le gouvernement de Pedro Sánchez accepte le retour des chalutiers espagnol aux premières heures du 18 juillet. Malgré les contacts techniques ouverts entre la Commission européen et le Maroc, les deux parties ont convenu d'attendre l'arrêt en appel de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) sur l'inclusion des eaux du Sahara occidental dans le traité. Un verdict qui pourrait encore être renvoyé jusqu'à la fin de l'année, a souligné le ministre Luis Planas dans des déclarations à Cadena Ser. Pour apaiser les inquiétudes du secteur, Planas a annoncé l'ouverture d'une ligne de subventions destinée à la flotte touchée par la cessation de ses activités au Maroc. Ces aides financières bénéficieront essentiellement aux armateurs ayant utilisé leurs licences de pêche dans les eaux atlantiques du royaume depuis juillet 2019. Les «préoccupations» exprimées par le gouvernement autonome de l'Andalousie, dirigé par le PP, ainsi que l'annonce faite par le ministre socialiste Luis Planas sur les aides à la flotte espagnole interviennent dans un contexte marqué par la campagne des législatives anticipées du 23 juillet, soit une semaine après l'expiration de l'accord de pêche Maroc-UE. Pour rappel, la CJUE a annulé, le 29 septembre 2021, l'accord entre l'UE et le Maroc modifiant les préférences tarifaires accordées par l'UE aux produits d'origine marocaine et l'accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable, donnant ainsi raison à une plainte déposée par le Polisario. Les Vingt-sept ont interjeté appel. Le verdict de la CJUE pourrait tomber dans les mois à venir. Sur un total de 138 licences accordées aux chalutiers européens, l'Espagne bénéficie de 93, réparties comme suivant : 42 à l'Andalousie, 37 aux Iles Canaries et 17 la Galice.