A cinq jours de l'expiration du protocole de pêche entre le Maroc et l'Union européenne, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a posé les conditions de Rabat pour le renouvellement. Le ministre marocain des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, a apporté des éclaircissements sur le protocole de pêche entre le Maroc et l'Union européenne. «Il faut préciser que l'accord a une durée indéterminée. En revanche, c'est le protocole conclu pour quatre années, de 2019 à 2023, qui arrivera à échéance le 17 juillet. C'est une expiration programmée et non forcée (...) Une expiration actée et acceptée par les deux parties, lors de la signature», a affirmé ce mercredi à Rabat le chef de la diplomatie marocaine, lors d'un point de presse tenu après la troisième réunion ministérielle du Processus des Etats africains atlantiques (PEAA). Nasser Bourita a révélé la tenue, «cette semaine, d'une réunion à Bruxelles entre les autorités marocaines et leurs homologues européennes, dans le cadre de la commission mixte de pêche pour l'évaluation de ces quatre années». Le ministre a souligné que «le Maroc considère que la mise en œuvre du protocole s'est faite de manière satisfaisante» et que «la coopération dans ce secteur a été positive». Le ministre espagnol de l'Agriculture, Luis Palans, a annoncé lundi qu'être «entretenu ces derniers jours» avec son homologue marocain, Mohamed Sadiki. «Nous avons convenus que techniquement, nous allons demander à la Commission européenne de continuer avec le Royaume du Maroc la technique d'évaluation de l'accord, afin que les négociations reprennent au plus vite et qu'un nouveau protocole soit conclu», a-t-il indiqué dans des déclarations à la presse. «Ressources contre appui financier n'est plus adapté à la vision du Maroc» Le ministre marocain des Affaires étrangères a pour sa part abordé l'après-17 juillet. «Il y a une réflexion au sein du gouvernement marocain par rapport à cet axe de coopération avec l'Union européenne. Cette réflexion tient compte de trois paramètres», a-t-il souligné. Le premier est d'ordre «doctrinaire», a précisé le chef de diplomatie. «Le Maroc d'aujourd'hui n'est pas dans ce style de partenariat : ressources naturelles contre appui financier». Et d'expliquer que le pays «souhaite des partenariats avec une valeur ajoutée plus claire». Nasser Bourita estime que «ce schéma de partenariat n'est plus adapté à la vision du Maroc et de son interaction avec ses partenaires, qu'ils soient bilatéraux, régionaux ou multilatéraux». Dans ce sens, le royaume «souhaite des partenariats plus avancés, où la valeur ajoutée marocaine est plus forte, plutôt que de venez pêcher, donnez de l'argent et partez. C'est n'est pas le schéma» auquel aspire le royaume, a-t-il insisté. Le ministre a enchaîné par rappeler que Rabat avait mis en place le programme Halieutis. «C'est une vision qui porte sur le développement du secteur et les attentes des opérateurs et en même temps, elle impose des adaptations dans l'interaction avec les partenaires», a-t-il souligné. Et de conclure sa réponse par aborder le troisième paramètre que le gouvernement marocain intègre dans son évaluation de la coopération avec la partie européenne. Il porte sur «des données scientifiques et le repos biologique». «La ressource naturelle n'est pas renouvelable de manière indéterminée (…) Il faut savoir comment protéger cette ressource, d'abord pour le Maroc et les Marocains. C'est sur la base de ces trois paramètres que le Maroc décidera, en concertation avec ses partenaires européens, de l'avenir du protocole de pêche.» Nasser Bourita La Commission européenne attend de connaître la nature du verdict en appel de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), avant l'ouverture de négociations avec le Maroc pour le renouvellement du protocole de pêche, qui arrivera à échéance le 17 juillet.