Plusieurs eurodéputés du Parti populaire et du PNV ont exigé de Bruxelles «une issue» pour les pêcheurs espagnols qui exerçaient leur activité au Maroc après la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). Selon des médias espagnols, ils ont demandé à la Commission européenne des débouchées telles que des aides ou des mesures exceptionnelles pour la flotte affectée, car la décision de la CJUE interdit à Madrid de pêcher «dans une zone traditionnelle pour les pêcheurs espagnols.» «Je n'arrive pas à croire que la Commission n'ait pas déjà un plan B en préparation à ce sujet», a déploré Carmen Crespo, présidente de la commission de la pêche du Parlement européen, qui estime qu'une nouvelle proposition «devrait déjà être sur la table». Quant à l'eurodéputé galicien Francisco Millán Mon, il a exprimé «sa tristesse» face à la perte d'un «gisement potentiel», notamment pour la flotte du golfe de Cadix, qui était déjà soumise à des restrictions après la réduction des quotas de pêche d'anchois. «Je pense que ce jugement ne facilitera pas les futurs accords, et je ne peux pas être optimiste, mais j'aimerais que la Commission parachève son diagnostic au plus vite et nous indique quelles solutions peuvent être envisagées», a-t-il indiqué. De son côté, le social-démocrate Nicolás González Casares a encouragé la Commission à signer un nouvel accord respectant «les conditions imposées par le jugement» afin de «garantir que ses bénéfices parviennent à tous les concernés». «C'est à cela que la Commission doit se consacrer : chercher des solutions, car la flotte ne peut se permettre que cette situation se prolonge sine die», a-t-il souligné. Néanmoins, Rabat écarte catégoriquement une telle hypothèse. L'annulation en 2024 de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne (UE) a eu des conséquences socioéconomiques lourdes, notamment pour l'Espagne. Ce partenariat permettait à environ 90 navires, principalement espagnols, de pêcher dans les eaux marocaines, générant environ 15 000 emplois directs et indirects, principalement en Andalousie, en Galice et dans les îles Canaries. La fin de cet accord a privé les pêcheurs espagnols de l'accès à ces ressources halieutiques cruciales. Les pertes financières pour Madrid sont estimées à des millions d'euros en pertes, non seulement pour les pêcheurs, mais également pour les industries liées à la transformation du poisson et aux exportations. Les organisations professionnelles espagnoles et marocaines ont déjà entamé des discussions avec la Commission européenne afin de discuter du devenir de la coopération entre les différentes parties.