Malgré les espoirs grandissants d'un cessez-le-feu, la violence se poursuit dans la bande de Gaza, où 35 personnes ont été tuées par l'armée sioniste ces dernières 24 heures selon la Défense civile du territoire palestinien. Le mouvement de résistance (Hamas) et deux autres groupes palestiniens avaient laissé entendre samedi qu'un accord pour une trêve à Gaza était « plus proche que jamais ». Les combats ne faiblissent pas d'ici-là le long de la bande côtière palestinienne, touchée à plusieurs endroits en l'espace de quelques heures par des frappes aériennes de l'armée sioniste. L'une d'entre elles a visé dans la nuit de samedi à dimanche un bâtiment scolaire abritant des déplacés dans la ville de Gaza (nord) et fait huit morts, dont quatre enfants, a indiqué la Défense civile. Des habitants s'affairaient en matinée dimanche, au milieu des gravats tachés de sang de l'école Moussa Ben Nousseir, afin de récupérer les affaires qui pouvaient encore être utilisées. « Une grosse explosion et des cris nous ont réveillés », a raconté l'un deux, Abou Ali al-Jamal. « On a retrouvé des femmes et des enfants déchiquetés et des morceaux de chair partout. » Selon la Défense civile, une autre frappe, visant le domicile d'une famille à Deir al-Balah (centre), a fait 13 victimes. Enveloppés dans des couvertures, deux corps y reposaient sur le sol poussiéreux alors que des habitants fouillaient les décombres, au soleil levant, à la recherche d'éventuels survivants. « On perd des proches tous les jours », a dit Naïm al-Ramlawi. « Je prie Dieu pour qu'une trêve ait lieu rapidement et qu'une solution soit trouvée pour qu'on puisse vivre normalement. » Les secouristes gazaouis ont par ailleurs fait état de trois morts, « non identifiés », dans une frappe près de Rafah (sud), et de quatre autres dans la ville de Gaza dans une attaque de drone. En soirée dimanche, le bilan s'est encore alourdi, avec sept morts, selon la Défense civile, dans un camp de réfugiés de Khan Younès (sud) Les attaques barbares perpétrées par l'armée sioniste ont poussé le pape François à condamner pour la deuxième fois en deux jours la « cruauté » des frappes contre Gaza. « C'est avec douleur que je pense à Gaza, à tant de cruauté, aux enfants mitraillés, aux bombardements d'écoles et d'hôpitaux », a-t-il dit à l'issue de la prière dominicale de l'Angélus. Le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, l'un des deux seuls encore opérationnels dans la bande de Gaza, a affirmé dimanche que les générateurs alimentant son établissement avaient été touchés. « L'armée essaye de viser le réservoir de carburant, ce qui fait courir un gros risque d'incendie », a dénoncé Hossam Abou Safia. L'entité sioniste contrôle en outre strictement l'arrivée de l'aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Gazaouis, et a été accusé à plusieurs reprises de commettre un « génocide » à Gaza, y compris devant la justice internationale à l'initiative de l'Afrique du Sud. « Sur les rares 34 camions transportant de la nourriture et de l'eau autorisés à entrer dans le gouvernorat du nord de Gaza au cours des deux derniers mois et demi, des retards délibérés et des obstructions systématiques de la part de l'armée israélienne ont fait que seuls 12 ont réussi à distribuer de l'aide aux civils palestiniens affamés », a affirmé l'ONG Oxfam dimanche dans un communiqué, tirant la sonnette d'alarme sur la détérioration de la situation dans le territoire palestinien assiégé.