Sept Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes jeudi matin sur la bande de Gaza, portant à près de 1400 le bilan des morts dans l'enclave en 24 jours de conflit, selon les services de secours locaux. Des raids aériens ont tué trois hommes dans la localité de Deir al-Balah, dans le centre du territoire palestinien contrôlé par les islamistes du Hamas. Un autre Palestinien a péri dans des raids sur la localité de Rafah (sud) et trois ont trouvé la mort dans celle de Khan Younès (sud). Ces frappes sont survenues au lendemain de l'une des journées les plus meurtrières, de l'agression sioniste contre la bande de Gaza, avec plus de 100 morts dans une série de frappes et de bombardements sur le minuscule territoire en étau entre Israël et l'Egypte et soumis à un blocus israélien depuis 2006. Deux tueries ont marqué cette journée, une dans un marché bondé de Chajaya qui a fait 17 morts et une autre dans une école de l'ONU à Jabaliya où s'étaient réfugiés des civils fuyant les hostilités. Benjamin Netanyahu a affirmé hier jeudi, que l'armée israélienne continuerait «avec ou sans cessez-le-feu» à détruire les tunnels. «Nous sommes déterminés à achever cette mission avec ou sans cessez-le-feu. Nous n'accepterons donc aucune proposition qui ne permettrait pas à l'armée israélienne de finir ce travail», a déclaré à la presse Benjamin Netanyahu à l'ouverture du conseil des ministres à Tel-Aviv. Israël est déterminé à détruire la totalité des tunnels palestiniens sous la bande de Gaza, a déclaré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. « Je n'accepterai aucune proposition qui ne permettra pas à l'armée israélienne d'achever cette tâche » a-t-il martelé. Propos renchéris par le chef des forces israéliennes engagées dans la bande de Gaza, qui a souligné l'armée israélienne n'est plus qu'»à quelques jours d'avoir détruit l'ensemble des tunnels». Traduire par «Israël poursuivra encore pour plusieurs jours son agression contre les Palestiniens de la Bande de Gaza. Pour preuve, Israël a mobilisé 16.000 réservistes supplémentaires et va recevoir de nouvelles munitions américaines, ne donnant jeudi aucun signe de répit dans sa guerre contre le Hamas palestinien à Gaza, au lendemain d'une nouvelle journée particulièrement sanglante. Cet ordre de mobilisation a pour but de permettre aux combattants «de reprendre leur souffle». Plusieurs centaines de morts, des civiles et des enfants en majorité Pour la suite de son agression contre le peuple palestinien de Gaza, l'armée sioniste a obtenu l'aval de Washington pour son réapprovisionnement en munitions, le Pentagone ressassant l'engagement américain à «garantir la sécurité d'Israël». Hier jeudi, les bombardements ont repris jeudi à Gaza, coûtant la vie à une dizaine de personnes et portant à environ 1.370 le nombre de Palestiniens tués, en grande majorité des civils dont plus de 245 enfants selon l'Unicef, en 24 jours de conflit, ont indiqué les secours locaux. Mercredi, dans la minuscule enclave palestinienne où les civils ne sont nulle part à l'abri, près de 120 Palestiniens ont perdu la vie, lors de l'une des journées les plus meurtrières d'un conflit entamé le 8 juillet, marquée par deux bains de sang. Seize Palestiniens ont été tués quand deux obus israéliens ont frappé de plein fouet une école de l'ONU du camp de réfugiés de Jabaliya (nord) où s'étaient abrités environ 3.000 Gazaouis qui avaient fui les combats. La chute d'au moins un obus sur un marché de Chajaya, une banlieue de la ville de Gaza, a fauché au moins quinze Palestiniens et blessé 150 autres pendant une «fenêtre humanitaire» qui avait pourtant été décidée par Israël. Avec des scènes insoutenables de corps mutilés, de morts, de sang. «Ils dormaient à côté de leurs parents sur le sol d'une classe» L'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a clairement accusé l'armée israélienne d'être responsable du drame de son école de Jabaliya, déplorant la mort d'enfants «tués alors qu'ils dormaient à côté de leurs parents sur le sol d'une salle de classe». La situation humanitaire est dramatique. Le chef de l'UNRWA Pierre Krähenbühl, pour qui «220.000 réfugiés dans 85 centres à Gaza, ce n'est pas tenable», a évoqué ses «craintes d'apparition de maladies». Près d'un Gazaoui sur huit a dû venir s'abriter dans un de ces centres, où les pénuries en eau et en vivres se font durement ressentir. Le bilan humain de cette agression israélienne risque de dépasser le macabre bilan de l'agression baptisée « Opération Plomb Durci » (2008-2009), qui reste encore le plus meurtrier pour les Palestiniens des quatre principales agressions israélienne avec 1.440 morts. Ballet diplomatique au Caire Avec 56 morts, l'armée déplore son bilan le plus lourd depuis la guerre contre le Hezbollah au Liban en 2006. Trois des soldats ont péri mercredi, selon l'armée, dans une ancienne clinique de l'UNRWA où débouchait un tunnel qui avait été piégé. Malgré l'intensification des opérations israéliennes, des roquettes continuent d'être tirées sur Israël. Depuis le 8 juillet, plus de 2.800 ont été comptabilisées par l'armée, tuant trois civils, dont un ouvrier agricole thaïlandais. Jusqu'à présent vaines, les démarches diplomatiques ont repris. Une délégation israélienne est revenue du Caire où elle a rencontré des responsables égyptiens, habituels intermédiaires dans les discussions entre les deux camps. Une délégation conjointe des principaux mouvements palestiniens, dont le Hamas, pourrait la suivre jeudi, après un départ retardé, selon des sources palestiniennes. Les responsables israéliens répètent depuis le début de la phase terrestre de l'offensive, lancée le 17 juillet, qu'ils laisseront leurs soldats dans le territoire, tant qu'ils n'auront pas détruit les tunnels que le Hamas et ses alliés du Jihad islamique utilisent pour mener des attaques au coeur d'Israël. C'est «une question de jours», a précisé le général en charge du secteur de Gaza, Sami Turgeman. L'armée a trouvé 32 de ses tunnels. Le Hamas pose comme condition à tout cessez-le-feu un arrêt des frappes israéliennes et une levée du blocus imposé par Israël depuis 2006. Il demande également le retrait des troupes israéliennes de l'enclave.