Le chef de la milice séparatiste du polisario, Brahim Ghali, a adressé un nouvelle missive au Secrétaire général de l'ONU, à la veille de la réunion du CS de l'ONU sur le Sahara, pour se plaindre et tenter de démentir les éléments du dernier rapport d'Antonio Guterres. Alors que le patron de l'ONU a indiqué dans son rapport sur la situation prévalant au Sahara, que le polisario bloquait et empêchait la mission onusienne, la MINURSO, d'exercer son mandat en lui interdisant d'accéder à certains territoires à l'Est du berme, Brahim Ghali semble tenir un autre discours. Dans une longue lettre dans laquelle il distille faussetés et mensonges sur la situation au Sahara, le milicien en chef du polisario a tenté de contredire les propos du chef de l'ONU ainsi que des rapports des agents de la mission d'observation du cessez-le-feu, la MINURSO. Selon Ghali, de hauts cadres de la mission ont refusé de rencontrer ses représentants dans ce qu'il appelle «les territoires libérés» à l'Est du mur de défense marocain. « Dans le rapport, le Secrétaire général note que +mon Représentant spécial et le Commandant de la Force de la MINURSO sont restés dans l'incapacité de rencontrer le front polisario à Rabouni, conformément à la pratique établie précédemment+ », a-t-il noté. Il a tenté d'affirmer que malgré le désengagement du polisario du cessez-le-feu, la milice continuerait de collaborer avec la MINURSO à divers niveaux. « Nous restons déterminés à coopérer avec la Mission dans l'accomplissement de son mandat tel qu'établi par le Conseil de sécurité. Toutefois, comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises, nous n'acceptons pas que la direction civile et militaire de la MINURSO ne puisse rencontrer le front polisario en aucun lieu dans les limites du territoire », a-t-il dit. Brahim Ghali dénonce en outre que le polisario ne puisse pas rencontrer la direction de la MINURSO à l'Est du berme. Une rencontre là-bas « constituerait une reconnaissance du contrôle du front polisario sur le territoire à l'est du mur » (S/2018/889, para. 52), a noté le polisario en notant un passage du rapport de Guterres, estimant que cette conclusion « est dangereuse et déplorable, car elle reflète la position de l'État occupant ». Réclamant que les rencontres puissent se faire à l'Est du berme, Ghali a cité d'anciens Représentants spéciaux du Secrétaire général, dont le Pakistanais Sahabzada Yaqub Khan, le Britannique Julian Harston, et l'Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber, entre autres, qui avaient tenu des réunions notamment à Tifariti. Selon lui l'argument fréquemment cité de la pratique établie serait « erroné, insoutenable et donc inacceptable ». Il estime à cet égard que le « seul endroit où des réunions avec la direction de la MINURSO, tant civile que militaire, peuvent avoir lieu est (qu'il appelle, ndlr) les Territoires Sahraouis Libérés, où les cinq sites de l'équipe de la Mission sont opérationnels depuis 1991 ».