Le représentant spécial pour le Sahara et chef de la mission d'observation onusienne MINURSO, Alexandre Ivanko, a évoqué devant le Conseil de sécurité, tous les obstacles auquel la mission fait face à cause du polisario. Dans son briefing, le Russe a contredit la version véhiculée par la milice séparatiste. Lors d'une séance tenue à huis clos au Conseil de sécurité de l'ONU, le chef de la mission d'observation a raconté les problèmes auxquels ses hommes font face depuis un an. Son briefing va dans le sens du rapport du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Alexandre Ivanko a reconnu que « la situation reste difficile pour la MINURSO, même si le conflit se caractérise par une faible intensité ». « Ce conseil est très conscient des limitations de notre liberté de mouvement à l'est du Berm», a-t-il dit. Antonio Guterres avait également manifesté son mécontentement face aux violations et nombreuses obstructions du polisario au travail de la Minurso (ses activités opérationnelles et logistiques) et à sa libre circulation. Le Russe n'a pas mâché ses mots pour décrire la situation en mettant des indications précises sur la nature et l'endroit de ces obstacles rencontrés. « Nos opérations de logistique et de réapprovisionnement continuent de souffrir de restrictions à notre liberté de mouvement à l'Est du berm, bien connues de ce Conseil», a-t-il souligné, signifiant que cela vient du côté algérien et du polisario. Il a rappelé que la polisario n'a permis que momentanément à la mission onusienne de poursuivre son travail d'observation, rappelant que la milice, acculée, s'est résolue à écrire au Secrétaire général le 29 mars une lettre en acceptant de fournir un passage sûr à titre de «mesure extraordinaire et provisoire» pour un convoi de ravitaillement vers les Team-Sites » de la Minurso à l'Ouest du mur de défense marocain. Plus tôt le même mois, le polisario avait bloqué l'accès à la base opérationnelle de la MINURSO, située à l'est du Mur de sable. La milice séparatiste n'a tenu promesse que provisoirement, permettant à la MINURSO d'effectuer 5 sorties de ravitaillement. Alexandre Ivanko, a ajouté que le polisario n'autorisait aucune reconnaissance héliportée dans les activités d'observation de la mission onusienne à l'Est du mur de sable, notant que les couloirs sont limités à 20 kilomètres. Les déclarations d'Ivanko contredisent les nombreux communiqués de guerre du mouvement séparatiste faisant état de tirs récurrents et meurtriers contre les positions des Forces armées royales (FAR). Sur le terrain, le Russe a précisé que « des hostilités de faible intensité se poursuivent le long du Berm, principalement autour de la zone de Mahbès, au nord-est du territoire ». Depuis novembre 2022, à la demande des Forces armées royales (FAR) et sous son escorte, la MINURSO visite périodiquement des lieux situés à proximité du Mur de défense marocain où des tirs d'artillerie et de mortier auraient eu lieu. Cependant, a ajouté le Russe, en raison de la distance et de la nécessité de coordonner les mouvements avec l'Armée royale marocaine, les visites sont effectuées peu de temps après les incidents, ce qui limite l'applicabilité des conclusions. Le chef de la MINURSO a également déploré le manque de « stabilité logistique dont nous avons besoin pour planifier et opérer à l'avenir » à cause du polisario, soulignant que « des convois terrestres sont nécessaires pour transporter des fournitures de survie, des pièces de rechange et du carburant diesel pour les générateurs vers les bases opérationnelles à l'Est du berme. Chaque convoi doit être soigneusement coordonné avec les deux parties ». Ces constats sont les mêmes qu'Antonio Guterres a faits dans son rapport sur la situation au Sahara. Le Secrétaire général de l'ONU a par ailleurs signalé la détérioration de la situation des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf en Algérie et la poursuite des violations et exploitations par le polisario des droits des populations séquestrées, en particulier le droit à la liberté d'expression et de mouvement. Dans son rapport, il a rappelé qu'une solution à ce conflit est possible si « toutes les parties concernées », en particulier l'Algérie, s'engagent de bonne foi, avec réalisme et dans un esprit de compromis, dans le processus politique tel que commencé dans le cadre des tables rondes et que l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, Staffan de Mistura, tente de reprendre.