À l'approche de l'expiration du délai fixé par l'envoyé onusien pour le Sahara, Staffan de Mistura, qui a brandi la menace de démissionner en cas d'absence de progrès tangible, la scène politique et diplomatique connaît une accélération des événements pouvant redessiner les contours de ce conflit qui perdure depuis des décennies. Si l'impasse politique se poursuit, le Maroc pourrait être amené à prendre des décisions décisives, notamment la reprise du contrôle total sur la zone tampon, actuellement sous la supervision théorique de la MINURSO, tandis que le Front Polisario poursuit ses violations sans intervention efficace de la mission onusienne. Cette escalade potentielle coïncide avec le 50e anniversaire de la Marche Verte, à un moment où le Maroc se trouve dans une position régionale et internationale solide. Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pourrait renforcer la position de Rabat, d'autant plus que le soutien international à la proposition marocaine d'autonomie en tant que seule solution réaliste au conflit ne cesse de croître. Cette dynamique pourrait accélérer la résolution de ce dossier en suspens depuis un demi-siècle. De l'autre côté, l'Algérie, principal soutien du Polisario, fait face à une situation interne et régionale complexe. L'augmentation des tensions avec les pays européens, notamment l'Espagne et la France en raison de leur appui à Rabat, ainsi que la détérioration de ses relations avec les Etats du Sahel après son accueil de l'opposant malien Mahmoud Dicko, accentuent son isolement diplomatique et réduisent sa capacité à influencer le cours du conflit. Dans ce contexte, le monde pourrait être à l'aube d'une nouvelle phase dans le dossier du Sahara, où les options pour le Maroc semblent plus claires et moins contraignantes, tandis que la marge de manœuvre des autres parties s'amenuise, limitant leur capacité à imposer de nouvelles conditions à la table des négociations.