L'année 2023 a été marquée par une forte dynamique croisée entre le Maroc et la France en matière d'investissements. Au cours de cette année, les investissements français viennent en tête des flux d'IDE vers le Maroc, tandis que la France a capté 13 % des investissements marocains à l'étranger, ce qui place le Royaume au premier rang des investisseurs africains dans l'Hexagone. La dynamique des investissements croisés entre le Maroc et la France a connu une intensification notable, illustrant un partenariat stratégique qui ne cesse de s'approfondir. Cette relation est caractérisée par un échange d'investissements significatifs, avec la France occupant la position de premier investisseur étranger au Maroc, tandis que le Maroc s'impose comme le premier investisseur africain en France. L'évolution de cette dynamique d'investissements croisés est soutenue par des politiques économiques bilatérales favorables, un cadre juridique stable, et une histoire commune qui a cimenté une coopération économique solide. "Les récentes évolutions politiques, notamment la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara par le président Emmanuel Macron, viennent renforcer encore davantage cette tendance haussière des investissements entre les deux nations, promettant un avenir encore plus prospère pour ces relations économiques et commerciales", indique à Hespress Fr le secrétaire général du Centre marocain de recherche pour la globalisation « NejMaroc », Yassine El Yattioui, . Depuis plusieurs années, la France demeure le premier investisseur étranger au Maroc, avec une présence multisectorielle qui va de l'industrie à l'énergie, en passant par les services financiers, les infrastructures, et l'agriculture, souligne l'analyste. Selon les données de l'Office des Changes marocain, "en 2023, les investissements directs étrangers (IDE) français au Maroc représentaient environ 30 % du total des IDE reçus par le pays, un chiffre en hausse par rapport à 2022, où ils représentaient 28 %. Cette tendance à la hausse s'est maintenue en 2024, avec une augmentation prévue de 5 %, propulsée par une diversification accrue des investissements dans des secteurs émergents comme les technologies vertes et les startups", note M. El Yattioui. Le Maroc, bénéficiant d'un climat d'affaires favorable et d'une position géostratégique avantageuse, a su attirer des entreprises françaises de toutes tailles, des multinationales aux PME. "Parmi ces projets d'investissements, on note l'implantation de plusieurs unités de production automobile par des géants français tels que Renault et PSA Peugeot-Citroën, renforçant ainsi le positionnement du Maroc comme hub automobile en Afrique. En outre, le secteur des énergies renouvelables, notamment le solaire et l'éolien, a vu une affluence d'investissements français, contribuant au développement de projets ambitieux comme celui de Noor Ouarzazate, l'une des plus grandes centrales solaires au monde", relève le SG de NejMaroc. Ces investissements français sont également favorisés par des accords bilatéraux avantageux, tels que la Convention pour éviter la double imposition signée en 1970, régulièrement actualisée, et le Traité de protection des investissements bilatéraux signé en 1995, qui garantissent aux investisseurs une sécurité juridique accrue, fait-i observer. Ces accords ont été des piliers majeurs dans l'instauration d'un climat de confiance, essentiel pour le développement des investissements à long terme. D'un autre côté, le Maroc a réussi à s'imposer comme le premier investisseur africain en France, "une position qui reflète l'engagement croissant du royaume à l'échelle internationale". Les investissements marocains en France, estimés à près de 700 millions d'euros en 2023, ont été dirigés principalement vers des secteurs tels que l'industrie agroalimentaire, le textile, l'immobilier, et plus récemment, les technologies de l'information et de la communication (TIC), fait savoir M. El Yattioui. "Le groupe marocain Saham, avant son acquisition par le groupe Sanlam, a été un exemple emblématique de cette dynamique, avec des investissements substantiels dans le secteur des assurances en France. De même, Attijariwafa Bank, l'une des plus grandes banques marocaines, continue de renforcer sa présence en Europe, notamment en France, en offrant des services financiers adaptés aux diasporas africaines et en soutenant les PME marocaines opérant en France", note l'analyste. Cette dynamique d'investissement marocain en France s'explique, d'après l'expert en relations internationales, par la volonté du royaume de diversifier ses sources de revenus et d'étendre son influence économique au-delà des frontières africaines. En outre, les entreprises marocaines bénéficient du soutien des institutions marocaines comme l'Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) et la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), qui facilitent l'accès au marché européen et apportent un soutien logistique et financier aux entreprises marocaines désirant investir en France. Les statistiques les plus récentes confirment cette tendance à la hausse des investissements croisés entre le Maroc et la France. En 2023, les investissements directs étrangers (IDE) de la France au Maroc ont atteint un montant record de 2,7 milliards d'euros, marquant une augmentation de 7 % par rapport à l'année précédente. "Cette croissance est en grande partie due à l'expansion des entreprises françaises dans des secteurs clés tels que l'automobile, les infrastructures et les énergies renouvelables. Parallèlement, les investissements marocains en France ont également affiché une hausse significative, avec un total de 700 millions d'euros investis en 2023, en augmentation de 10 % par rapport à 2022". Qaunt aux perspectives pour 2024, elles s'annoncent, selon M. El Yattioui, "tout aussi prometteuses". Les prévisions indiquent que les IDE français au Maroc pourraient atteindre 3 milliards d'euros, soutenus par de nouveaux projets d'infrastructure et une augmentation des investissements dans les secteurs de la technologie et de l'innovation. Du côté marocain, les investissements en France devraient également continuer à croître, notamment dans les secteurs des TIC et des services financiers, avec une attention particulière portée à l'acquisition de nouvelles technologies et au développement de partenariats stratégiques avec des entreprises françaises.