Le secteur automobile se porte bien aux niveaux aussi bien national qu'international. Et c'est un récent rapport de la Direction des études financière et des prévisions relevant du ministère de l'Economie des finances et de la réforme de l'administration qui le dit. Selon l'étude, l'industrie automobile marocaine a réussi à s'ériger progressivement en secteur d'activité phare au sein du paysage économique national à l'aide d'une stratégie qui s'est avérée opportune pour asseoir les jalons d'une industrie automobile performante et compétitive, suffisamment intégrée dans les chaines de valeur mondiales. Pour preuve, le département de Benchaâboun avance que ce secteur est devenu le premier secteur exportateur, représentant en 2018, 26% des exportations nationales et jouit d'un positionnement de choix en matière de contribution à l'emploi industriel avec 27% du total. Une performance redevable en grande partie, selon l'étude, à l'effort d'attractivité déployé par les pouvoirs publics qui a permis de drainer des investisseurs étrangers de renommée mondiale, comprenant deux constructeurs mondiaux majeurs, à savoir « Renault » et « Peugeot », et une centaine d'équipementiers et de fournisseurs. Côté chiffre, le rapport de la direction des études du ministère de l'Economie et des finances, indique que le renforcement des infrastructures logistiques de haut niveau et l'extension du profil de spécialisation intra-branche vers des segments à forte valeur ajoutée, ont permises au Maroc de se positionner au 1er rang des producteurs de voitures de tourisme en Afrique et à la 24e place au niveau mondial. Pour la capacité de production, l'analyse indique que les perspectives qui se profilent à l'horizon, notamment pour ce qui est de l'accroissement attendu des capacités de production estimé à 700.000 unités d'ici 2023, permettraient certainement au Royaume d'impulser encore davantage son positionnement dans le paysage de l'industrie automobile à l'échelle régionale et internationale. Un IDE en croissance au Maroc La géolocalisation du Maroc lui a valu son attractivité tant au niveau africain qu'européen, d'où notamment l'entrée de deux géants de l'automobile français Renault et Peugeot. Et l'investissement de ses deux grands opérateurs au Maroc, a suscité l'intérêt de plusieurs fournisseurs du secteur à choisir le Royaume comme destination de leurs investissements, surtout depuis l'année 2012, souligne le rapport. Et d'ajouter dans ce sens que les Investissement directes à l'étranger (IDE) automobiles reçus par le Maroc, tous segments confondus, ont connut une forte augmentation entre 2010 et 2018, pour se chiffrer à 25,21 milliards de dirhams sur la même période soulignant que compte tenu de cette dynamique, la part des IDE automobiles dans le secteur industriel est passée de 14% en 2010 à 72% en 2018. Cela dit, le rapport indique qu'étant donnée l'origine des deux constructeurs, les IDE proviennent pour la plupart de l'Europe, dont la France représente la part moyenne de 69% entre 2012 et 2017, suivis de très loin de la Suisse (12%) et de l'Allemagne 4%, notant que 2018 a été marquée par une diversification importante des IDE en provenance d'Asie, à hauteur de 13%, de la région MENA (2%) ou encore de l'Amérique du Nord avec 1%. Une industrie florissante face à 3 défis Si l'industrie automobile marocaine se porte bien, elle est toutefois confrontée à de nombreux défis. En effet, selon le rapport du MEF, les opérateurs sont toujours dans l'ambiguïté quant à l'avenir du secteur automobile au Royaume. Néanmoins, bon nombre d'entre eux tentent d'agir par anticipation, souligne le rapport, afin de capter de nouvelles opportunités de croissance et consolider leur positionnement, notant qu'il devient même impératif pour eux d'établir de nouveaux partenariats qui vont leur permettre de développer et de disposer de nouvelles compétences et qualifications dans de nouveaux domaines technologiques, axés sur l'innovation et les solutions technologiques. Ainsi, le rapport relève trois grands défis auxquels font face les opérateurs automobiles et qui caractérisent la chaîne de valeur du secteur. Le premier défi concerne le resserrement des marges bénéficiaires suite aux coûts supplémentaires qui seront engendrés en raison de l'acquisition de nouvelles technologies et l'investissement dans la R&D (recherche et développement). Le deuxième défi, lui, concerne la rude concurrence qui sera exercée de plus en plus par des entreprises non-automobiles spécialisées dans les nouvelles technologies et l'auto-partage en tant que nouveaux entrants dans le marché. Quant-au troisième et dernier défi, il s'articule autour de la montée en puissance des fournisseurs automobiles qui se lanceront dans le développement des équipements technologiques et qui seront directement proches des clients finaux et de leurs attentes.