Dans le tumulte des relations internationales, le témoignage de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, résonne comme une révélation fracassante. Après avoir passé plus de sept ans en Algérie, il dévoile des vérités surprenantes sur la nature complexe du régime en place, projetant une lumière crue sur des dynamiques souvent dissimulées. Le quotidien français Libération est revenu sur le parcours de Xavier Driencourt, « fin connaisseur de l'Algérie », qui a partagé des analyses perspicaces et des observations percutantes sur la réalité politique algérienne. L'ancien ambassadeur a décrit un environnement marqué par la peur, où les relations franco-algériennes sont teintées d'une ambivalence constante, oscillant entre fascination et répulsion. Le diplomate a évoqué les contradictions alimentant le régime algérien, le qualifiant de « corps valétudinaire » se nourrissant partiellement mais de manière continue de « haine contre les Français ». Il a mentionné les ministres algériens qui, tout en proclamant que la France est leur ennemi permanent et éternel, sollicitent des avantages tels que des places au lycée français ou des visas. Cette dualité, mêlant attraction et répulsion, semble être au cœur des relations entre les deux pays depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962. L'ancien ambassadeur à Alger, sous les présidents français Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, a évoqué des anecdotes saisissantes au quotidien français. Un des moments clés de son récit concerne la rencontre entre Emmanuel Macron et l'ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, où Macron a vertement critiqué Bouteflika pour sa responsabilité supposée dans les difficultés rencontrées par la jeunesse algérienne. Driencourt a observé avec intérêt l'évolution de Macron, passant d'une posture ferme à une attitude plus conciliante, sans comprendre le changement de cap. Dans son livre « Enigme algérienne: chroniques d'une ambassade à Alger », publié aux éditions de l'Observatoire, Driencourt livre un récit sans concession de son expérience diplomatique. Il décrit un pays marqué par un système politico-militaire opaque, où la peur semble être le moteur principal du fonctionnement du régime. Cette peur, selon lui, est entretenue par un discours ambivalent des autorités algériennes, oscillant entre hostilité envers la France et désir de bénéficier de ses avantages. Pour Libération, ce livre représente une « liberté de ton inédite, analyse osée de la relation franco-algérienne narrée comme une histoire passionnelle, coupable, minée, toxique« , où le diplomate « s'autorisait aussi quelques sorties dérangeantes sur la question des visas, centrale et taboue selon lui pours nos dirigeants, ou l'ardoise hospitalière laissée dans l'Hexagone par des patients algériens« .