Aux yeux de l'ex-ambassadeur de la France en Algérie, Xavier Driencourt, le président français a eu tort de privilégier l'Algérie au détriment du Maroc puisque son tropisme algérien s'est transformé en piège. Malgré ses nombreuses sorties alarmistes, le diplomate reste toutefois peu clair sur la reconnaissance de la marocanité du Sahara au moment où plusieurs personnalités politiques françaises y sont ouvertement favorables. Détails. L'ancien ambassadeur de la France en Algérie semble toujours remonté contre les dirigeants algériens, coupables à ses yeux, d'avoir abusé de la volonté de son pays d'établir des relations normales avec le régime d'Alger. Raison pour laquelle le diplomate est désormais convaincu de l'inutilité de tout rapprochement avec le régime militaire. Dans une interview accordée à Nice Matin, Driencourt a clairement estimé que le tropisme algérien du président Emmanuel Macron s'est transformé en piège. "Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, on a totalement misé sur l'Algérie. Et ce pari se transforme en piège", a-t-il indiqué, ajoutant que depuis que Macron a tendu la main aux algériens, la France "ne récolte en effet que des insultes, des humiliations". Allusion faite à plusieurs affronts subis par Paris tels que l'introduction d'un couplet anti-français, le report récurrent de la visite d'Abdelmajid Tebboune et le rapprochement ostensible avec la Russie en pleine crise avec la France. Tout cela pousse le diplomate français à remettre en doute la pertinence des choix faits par la France au Maghreb qui ont abouti à une situation inédite. " On s'est brouillé avec le Maroc qui exige que la France reconnaisse sa souveraineté sur le Sahara comme l'a fait l'Espagne. Aujourd'hui, la France n'est bien avec aucun pays du Maghreb. C'est plutôt préoccupant", a-t-il déploré sans pour autant plaider pour la reconnaissance de la marocanité du Sahara à l'instar de plusieurs personnalités politiques telles qu'Eric Ciotti, Nicolas Sarkozy et Aurélien Taché. En évoquant ce sujet, l'ex-ambassadeur a donné l'impression qu'il reste nostalgique de la politique d'équilibre que menait Paris lors des mandats des prédécesseurs d'Emmanuel Macron. "Entre la France, l'Algérie et le Maroc, nous sommes dans une sorte de triangle infernal. Sous Mitterrand, Chirac, Sarkozy et même Hollande, il existait un équilibre entre nos positions vis-à-vis de l'Algérie et du Maroc", a-t-il dit à cet égard. Rappelons qu'Emmanuel Macron est parfois critiqué dans les médias français à cause de son tropisme algérien. Plusieurs observateurs lui reprochent ironiquement d'avoir réussi l'exploit de se fâcher à la fois avec le Maroc et l'Algérie. Une situation inédite!