À l'occasion de la rentrée politique, les Républicains ont sévèrement critiqué le tropisme algérien du président Macron tout en l'accusant d'avoir sabordé et sacrifié les relations avec le Maroc, un pays indispensable, à leurs yeux, dans la politique méditerranéenne de la France. Pour les Républicains, la crise silencieuse qui dure entre le Maroc et la France est tellement préoccupante que ce sujet s'est imposé lors de leur rentrée politique. Lors d'un meeting, tenu le 27 août en présence des poids lourds de la droite dite républicaine, la députée Michèle Tabarot, a, à nouveau, fustigé la politique du président Emmanuel Macron au Maghreb et son tropisme algérien. Devant une foule de militants, la députée a crié haut et fort son indignation de la politique du locataire de l'Elysée, coupable à ses yeux de sacrifier l'amitié franco-marocaine en faveur d'un rapprochement infructueux et inutile avec le régime algérien. Avec un ton grave et ferme, Michèle Tabarot n'a pas manqué d'user de termes forts. « J'en veux à Macron d'avoir sacrifié notre relation avec le Maroc pour plaire au pouvoir algérien », a-t-elle martelé sous les applaudissements des militants. La députée, qui est aussi Vice-présidente du groupe LR à l'Assemblée nationale, a réitéré à cette occasion l'attachement de sa formation politique à « relancer les relations entre la France et le Maroc » sur une base solide. « Pour nous, il n'y aura pas de politique méditerranéenne sans le Maroc », a-t-elle insisté, ajoutant que « le président Macron doit comprendre cela ». Ce n'est pas la première fois que la députée LR s'insurge publiquement contre l'attitude du Chef de l'Etat français vis-à-vis de l'Algérie qui a conduit à une dégradation inédite des relations avec le Maroc. En juin dernier, la députée a vigoureusement critiqué l'échec du tropisme algérien d'Emmanuel Macron qui n'a fait qu'encourager l'agressivité du régime algérien vis-à-vis de la France. Ceci s'est manifesté dans la réintroduction d'un couplet hostile à la France dans l'hymne national algérien par décret du président Tebboune. Cela fait des mois que les Républicains multiplient les mises en garde à l'endroit du président français et l'appellent à changer de politique afin de tourner la page de la crise avec le Royaume. Le président du parti, Eric Ciotti, s'est même rendu au Maroc, en mai dernier, en compagnie de Michèle Tabarot et Rachida Dati, afin d'engager un débat à ce sujet avec les leaders des partis de la majorité, dont le RNI et l'Istiqlal. Durant cette visite, Ciotti a publiquement affirmé son soutien à la marocanité du Sahara, estimant qu'il est temps que son pays reconnaisse la souveraineté du Maroc. Cette position est partagée même par les personnalités imminentes de la droite française, y compris l'ex-président Nicolas Sarkozy, qui, dans son dernier livre « le temps des combats », a estimé que la France devrait prendre clairement position en faveur de la marocanité du Sahara. Ainsi, les relations avec le Maroc deviennent un véritable sujet de désaccord entre les Républicains et le président Macron au moment où ce dernier a besoin de la droite pour construire une majorité à l'Assemblée nationale où le parti présidentiel ne dispose que d'une majorité relative.