Le gouvernement français a été embarrassé à l'Assemblée nationale où la droite française a critiqué avec force le rétablissement d'un couplet anti-français dans l'hymne algérien par le président Tebboune. Un véritable désaveu à Emmanuel Macron, dont le pari sur l'Algérie s'est avéré raté. Raison pour laquelle les Républicains ont appelé le gouvernement d'Elisabeth Borne d'abandonner sa politique d'indulgence à l'égard des algériens de se réconcilier le plus tôt possible avec le Maroc. Détails. « Quel désaveu pour le président Macron qui prétendait vouloir donner un nouvel élan aux relations entre la France et l'Algérie ! », s'est indignée la députée LR, Michelle Tabarot, à l'Assemblée nationale en s'adressant à la Première ministre, Elisabeth Borne. « Combien de vexations subies par la reculade sur les visas et les ingérences dans nos élections. Combien de fois l'Exécutif a renoncé pour s'attirer les grâces d'un pouvoir qui vit sur une rentre mémorielle depuis soixante ans », a –t-elle poursuivi d'un ton grave. D'une voix affligée, chargée d'indignation et de regret, la députée de droite s'est dite scandalisée par le dernier geste du président algérien, Abdelmajid Tebboune, qui a rétabli un complet jugé hostile à la France dans l'hymne national de son pays, « Kassaman », dans toutes les activités officielles. « Ô France, le temps des palabres est révolu [...] Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes », lit-on dans ce couplet, dont le rétablissement par décret présidentiel a provoqué une véritable polémique en France au point qu'elle s'est imposée dans tous les plateaux de télévision. Le geste du président algérien est perçu comme un désaveu à son homologue français, Emmanuel Macron, qui s'est entêté, depuis son arrivée à l'Elysée en 2017, à se réconcilier avec l'Algérie, dont il a lui-même accusé le régime de se prévaloir de la rente mémorielle pour rester au pouvoir. Le rétablissement du couplet controversé et sa généralisation semble désabuser le président français et son entourage qui ont fait, semble-t-il, un pari raté sur Alger qui s'est tournée visiblement vers la Russie, l'ennemi juré de l'Europe. C'est en tout cas l'intime conviction de l'opposition à l'Hexagone. Dans son intervention à l'hémicycle, la députée Tabarot, convaincue de la nécessité de se réconcilier avec le Maroc à l'instar du patron des LR, Eric Ciotti (qu'elle a accompagnée lors de sa dernière visite au Royaume) a déploré que le président algérien ait visité la Russie avec laquelle il a scellé une nouvelle alliance au moment où il était attendu en France. Autant de signes qui montrent que le régime algérien n'est pas digne da la tentative d'apaisement que mène Paris à son égard. « Vous souhaitez normaliser nos relations avec ce pays, mais la France n'a récolté que mépris et affaiblissement aux travers d'un sentiment anti-français exacerbé, et d'un affaiblissement diplomatique à cause de choix de se tourner vers l'Algérie au détriment de nos alliés marocains », a martelé Michelle Tabarot, ajoutant que « la décision du président algérien n'a rien d'innocent ». En dépit de la gravité de la démarche de Tebboune, qui a été interprétée comme une réplique aux multiples appels d'abroger l'accord de 1968 qui facilite l'immigration des algériens en France, la Diplomatie française a fait montre d'une indigence étonnante avec une réaction très timide. La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a dit que la décision du président algérien est « à contre-temps ». Cette réaction qui trahit l'embarras du Quai d'Orsay reflète la résignation du gouvernement d'Emmanuel Macron face aux provocations algériennes, aux yeux du groupe LR à l'Assemblée nationale. « Ce n'est pas un acte à contre-temps comme a tenté de le justifier votre ministre des Affaires étrangères. C'est un geste calculé qui désigne la France comme l'ennemi et c'est inacceptable », a asséné Mme Tabarot, en réaction à la phrase de la Cheffe de la diplomatie française. Ainsi, la députée de LR a appelé le gouvernement français à tirer les conclusions de tout cela, en adjuré la Première ministre de se détromper et prendre la mesure de la gravité de l'acharnement algérien éternel contre la France. Elle a, dans ce sens, plaidé pour l'abrogation de l'accord de 1968 en vertu duquel la France accorde des privilèges aux algériens en matière d'immigration. Une question de respect pour la France, dont la classe politique de droite, ne semble plus tolérer les frasques du régime algérien avec lequel toute tentative de rapprochement semble vouée à l'échec. L'abrogation de ce traité, signé à l'époque du Général De Gaulle, rassemble plus qu'elle ne divise au sein de la classe politique française. Même des proches d'Emmanuel Macron, comme l'ex Premier ministre Edouard Philippe, y voit un privilège indu à l'Algérie. Au moment où la duplicité de l'Algérie est trahie par les décisions et les choix du régime militaire qui se tourne désormais vers la Russie, la droite française ne cesse de prévenir le gouvernement de Macron sur l'erreur qu'il commet en s'obstinant opiniâtrement à se rapprocher de l'Algérie au détriment des relations avec le Maroc. Les relations entre Paris et Rabat, rappelons-le, n'ont jamais été aussi froides après les multiples erreurs d'appréciation du jeune président français qui ne semble pas connaitre autant que ses prédécesseurs les subtilités des relations avec le Royaume. Macron, en plus de se comporter avec maladresse avec le Souverain lors d'un entretien téléphonique, à en croire les confidences de l'écrivain Tahar Benjelloun, a décidé de réduire les visas accordés aux Marocains. Il serait même derrière la résolution hostile qu'a adoptée le Parlement européen par l'intermédiaire son bras droit, Stéphane Séjourné. Rappelons que le couplet a été rétablit par le président algérien par décret, il sera désormais généralisé dans tous les événements officiels alors qu'il était, auparavant, chanté uniquement dans les congrès du FLN.