Les tensions croissantes entre le ministère de l'Éducation nationale et les enseignants en grève s'intensifient, suscitant des préoccupations quant à l'avenir du système éducatif et du climat social dans le pays. Les mesures disciplinaires, telles que les retenues sur salaire, semblent loin de calmer les esprits et risquent même d'aggraver la situation. Selon les dernières informations recueillies par Hespress, une réunion cruciale de la coordination des enseignants grévistes était prévue ce week-end. Cette entrevue, attendue avec impatience par de nombreux enseignants, est l'occasion de discuter des stratégies futures et de définir les prochaines étapes de leur mouvement. Des voix influentes au sein de cette coordination ont déjà exprimé leur mécontentement face aux mesures punitives du ministère, qualifiant leur comportement « d'intransigeant et de répressif « . Certains membres des comités de coordination envisagent même une grève prolongée, pouvant aller jusqu'à trois ou quatre jours, pour faire pression sur le ministère et obtenir satisfaction. Cette décision, si elle est prise, pourrait avoir des répercussions importantes sur le fonctionnement des établissements scolaires et sur la vie des élèves et de leurs familles. La récente vague de mise à l'arrêt de travail d'enseignants a suscité une indignation généralisée parmi les militants et les défenseurs des droits de l'homme. La fédération nationale de l'enseignement (FNE), dans un communiqué cinglant, a vivement critiqué ces mesures, les qualifiant de « violation flagrante » des droits fondamentaux des enseignants, tels qu'ils sont garantis par les conventions internationales et la législation nationale. La FNE a également appelé le ministère à reconsidérer immédiatement ces actions punitives, à annuler les retenues sur salaire et à rembourser les sommes prélevées sur les salaires des enseignants en grève. Elle insiste sur le fait que la résolution des tensions dans le secteur de l'éducation nécessite une réponse constructive et adéquate aux revendications légitimes des enseignants, en particulier celles énoncées dans l'accord du 26 décembre 2023, considéré comme une étape cruciale pour la résolution des problèmes persistants. Le Bureau national de la FNE, quant à lui, a exprimé son désaccord total avec les sanctions imposées aux enseignants grévistes. Il a appelé le gouvernement à adopter une approche basée sur le dialogue et à respecter les principes constitutionnels ainsi que les engagements internationaux relatifs aux libertés syndicales. Selon la même source, la FNE veut transmettre un message clair et direct: la voie à suivre doit être celle du dialogue et de la compréhension mutuelle, et non celle de la confrontation et de la répression. Même constat partagé par la Fédération démocratique du travail (FDT) qui a vivement dénoncé les retenues sur les salaires des grévistes et a appelé le gouvernement à honorer toutes ses obligations pour renforcer la confiance mutuelle. Par ailleurs, la fédération libre de l'éducation (UGTM) a mis l'accent sur la nécessité urgente de mettre un terme aux arrestations arbitraires de professeurs dans diverses régions. Elle a souligné que la cessation de ces pratiques est essentielle pour favoriser un dialogue sectoriel fructueux et pour restaurer la confiance en ses conclusions. Dans une démarche similaire, la FNE-Orientation Démocratique a fermement condamné les mises à l'arrêt « tant arbitraires qu'illégales« . Elle les a qualifiées de violations flagrantes de la liberté de manifestation et du droit de grève. L'organisation a mis en garde contre une telle approche répressive et autoritaire, qui ne fera qu'aggraver une situation déjà précaire, compromettant ainsi davantage l'avenir de l'année scolaire. La FNE-démocratique a insisté sur le fait qu'une résolution positive ne pourra être envisagée que si les revendications légitimes sont pleinement satisfaites. En complément des syndicats les plus représentatifs, plusieurs autres syndicats de l'éducation ont exprimé leur indignation face à ces arrestations. Ils ont exhorté le gouvernement et le ministère compétent à adopter une approche basée sur la sagesse et le dialogue pour mieux appréhender la réalité actuelle. Ces derniers appellent les autorités à abandonner ces mesures « répressives, susceptibles d'exacerber les tensions au sein du système éducatif« . Ils ont plaidé en faveur d'un climat apaisé propice à une réconciliation véritable.