La congestion dans le secteur de l'éducation nationale, et les grèves successives des enseignants en raison de leur rejet du nouveau statut unifié adopté par le Conseil du gouvernement « sans consensus« , est un sujet qui préoccupe grandement l'opinion publique, car il s'agit de l'avenir de nos enfants. Lors du point de presse à l'issue du Conseil de gouvernement qui s'est tenu ce jeudi 9 novembre, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a rappelé que « les réformes, qu'elles soient économiques, sociales ou les développements que connaissent les pays, ne peuvent pas atteindre leurs objectifs sans un système éducatif fort qui assure la justice et l'équité et réalise le principe de l'égalité des chances entre les enfants marocains« . Il a souligné que ces principes ont été approuvés par les Marocains dans la Constitution de 2011. Par ailleurs, Baitas a souligné que le gouvernement considère que toutes les réformes concernant l'état social, les réformes sectorielles dans les domaines économiques et les finances publiques, ou encore les réformes concernant l'image positive que reflète notre pays dans toutes les instances et plateformes internationales, ne peuvent pas être achevées sans un système éducatif solide. C'est la raison pour laquelle l'Exécutif a travaillé sur le sujet avec sérieux, a-t-il insisté, malgré les difficultés qu'il a rencontrées et qui sont liées à l'inflation, la sécheresse, la rareté des pluies et autres. Baitas a rappelé que le gouvernement a déployé des efforts pour réussir les réformes de la santé et de l'éducation et n'a pas hésité à mettre les moyens financiers dont ce chantier a besoin. « Vous pouvez même faire une comparaison entre les budgets alloués aux secteurs de l'éducation nationale et de la santé durant les dernières années, et aujourd'hui. Ces deux secteurs ont vu leur budget grimpé de 107 milliards de dhs, avec une hausse du budget impressionnante« , a-t-il avancé. Tout en affirmant que le gouvernement est conscient que le secteur de l'éducation doit être réformé parce qu'on ne peut pas réaliser les objectifs de l'état social sans cela, Mustapha Baitas a rappelé les multitudes de sessions de dialogue qui ont eu lieu avec les syndicats et avec le ministre de tutelle, Chakib Benmoussa, et qui ont abouti à la signature d'un accord le 14 janvier 2023. Un accord considéré par Baitas comme étant « la base des différentes réunions et rounds de dialogue qui ont suivi« . « Aujourd'hui, nous avons une situation qui suit : un statut unifié dont certains enseignants le rejettent. D'un autre côté, un gouvernement qui n'a pas fermé les portes, au contraire, il a poursuivi le dialogue, et ce, au plus haut niveau de la présidence du gouvernement. D'ailleurs, le chef du gouvernement a rencontré en personne les syndicats. Et le communiqué qui a été publié à l'issue de cette réunion est clair, à savoir un travail aura lieu côte à côte dans le cadre du dialogue ouvert en mettant en lumière les acquis des employés du secteur, l'intérêt de l'élève que j'estime qu'on est tous concernés par ce sujet, et on est tous convaincus que l'endroit idéal d'un enfant est l'école, et il ne faut pas retarder le parcours éducatif de l'enfant« , a-t-il expliqué. Baitas a ajouté que le gouvernement est prêt à interagir et dialoguer avec les enseignants, s'ils confirment leurs craintes, dans un dialogue calme, transparent et logique pour étudier dossier par dossier. Il a souligné qu'il est inconcevable que les élèves restent sans cours et que le gaspillage scolaire se poursuive, ce qui est une préoccupation partagée par toutes les parties prenantes, y compris les enseignants. Concernant les prélèvements sur les salaires des enseignants qui participent aux grèves, Baitas a précisé qu'il s'agit d'une disposition légale, inscrite dans une loi et un décret, et qu'il y a même une publication à ce sujet du chef du gouvernement qui date de 2012. Il a conclu en rappelant que le gouvernement est obligé d'appliquer les lois en vigueur.