Dans le contexte de la crise diplomatique entre Paris et Rabat, qui survient à quelques semaines de la prochaine session du Conseil de sécurité des Nations unies sur la question du Sahara marocain, de nombreuses spéculations émergent concernant la position que la France adoptera lors de cet événement d'importance internationale. La question qui se pose est de savoir si la France continuera à soutenir les positions traditionnelles favorables au processus des Nations unies ou si elle optera cette fois-ci pour une approche « hors du consensus international« , en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et acteur influent dans les décisions mondiales. Cependant, des analystes estiment que malgré la période délicate que traversent les relations entre Paris et Rabat, la France ne peut se permettre d'ouvrir un nouveau front diplomatique avec le Royaume du Maroc. Ils mettent en avant le fait que l'opposition interne vigoureuse aux politiques étrangères de Macron, ainsi que les engagements de la France envers ses partenaires occidentaux, suggèrent que la position française lors de la prochaine session du Conseil de sécurité ne déviera pas des positions traditionnelles de Paris dans ce dossier. Cela contraste avec les positions de certains alliés de la France, notamment les États-Unis, qui ont exprimé un soutien plus affirmé à la souveraineté marocaine sur le Sahara. El Berrak Shadi Abdessalam, expert international en analyse des conflits et gestion des risques, souligne qu'il existe une forte opposition aux politiques intérieures et extérieures de Macron, que ce soit dans la région du Maghreb ou dans la région du Sahel et du Sahara. Cette opposition a entraîné une série de revers géopolitiques pour la France, qui a perdu des points d'ancrage stratégiques pour son influence dans ces régions. Selon Abdessalam, la tension actuelle dans les relations franco-marocaines est principalement due aux politiques de Macron qui vont à l'encontre des positions stables du Maroc en matière de gestion des relations bilatérales. Dans ce contexte, il estime que le ministère des Affaires étrangères français devrait chercher à réduire l'escalade diplomatique avec le Royaume du Maroc . En ce qui concerne la position de la France lors de la prochaine session du Conseil de sécurité sur la question du Sahara marocain, Abdessalam explique que les demandes réalistes du Maroc, telles que la reconnaissance officielle de sa souveraineté par la France et l'ouverture d'un consulat dans les régions du sud pour consolider cette reconnaissance, ainsi que les considérations électorales internes françaises liées aux voix marocaines dans le système électoral français, pourraient toutes influencer la décision de Paris de ne pas prendre une position politique contraire aux intérêts du Maroc au sein du Conseil de sécurité. Il souligne également que les politiques atlantistes de la France et ses engagements internationaux avec ses partenaires stratégiques au sein de l'OTAN la poussent à voter en faveur d'une résolution au Conseil de sécurité qui soutienne les efforts du Maroc, car un vote négatif affaiblirait les efforts internationaux visant à trouver une solution pacifique et négociée pour mettre fin à des décennies de conflit artificiel entravant le développement des peuples du Maghreb. Mohamed Atif, chercheur en relations internationales, affirme que le mépris du Maroc envers la France découle principalement de l'ambiguïté de la position de Paris sur la question du Sahara marocain. Il estime que la France ne peut se permettre de perdre le Maroc ni l'Algérie et cherche à rétablir son équilibre politique dans la région du Maghreb. Par conséquent, il est peu probable que la France prenne des mesures susceptibles de créer une nouvelle crise avec le Maroc. Atif souligne que l'État français maintiendra sa position traditionnelle au Conseil de sécurité en signe de bonne foi envers Rabat et dans le but de rétablir les relations. Il insiste sur le fait que l'ouverture d'un nouveau front de crise entre les deux pays au sein du Conseil de sécurité n'est pas dans l'intérêt de la France, surtout compte tenu de son influence décroissante dans plusieurs régions du monde et des évolutions en cours dans le système mondial. Il rappelle également que tous les membres permanents du Conseil de sécurité ont des relations stratégiques avec Rabat, ce qui empêche la France d'adopter une position politique contraire à l'orientation internationale visant à résoudre définitivement ce dossier. Malgré les tensions actuelles, le chercheur estime que la France semble peu encline à compromettre sa responsabilité politique envers le Conseil de sécurité dans la gestion du dossier du Sahara marocain, compte tenu de son engagement envers une solution politique équitable et réaliste, ainsi que de ses liens stratégiques avec le Maroc et d'autres acteurs clés de la région du Maghreb.