Le Rassemblement national des Indépendants (RNI) avait promis de répondre à la lettre ouverte du Parti du progrès et du socialisme (PPS) sur le « laxisme » du gouvernement dans la gestion de la chose publique, et c'est chose faite! Estimant que le PPS s'est adressé à l'Exécutif sous sa casquette partisane alors même qu'il s'adressait à une institution constitutionnelle, le RNI a riposté par le biais de son bureau politique, donc également sa qualité partisane, non celle de la formation qui dirige la Majorité aux affaires. Et c'est dans un langage d'escalade directe, que le RNI a contrattaqué concernant les critiques du PPS concernant la gestion de la hausse des prix crise. « Certains partis qui ont perdu leur capital électoral et politique ont commencé à mener des campagnes médiatiques pour prôner la crise et se livrer à des instrumentalisations politiciennes des conditions sociales qu'ils savent, avant tout autre, qu'elles échappent parfois à tout contrôle et toute volonté gouvernementale », a asséné le RNI. Le parti de la Colombe a fait remarquer à cet égard que sa riposte aux « Camarades de Benabdallah » intervient dans le respect de ses convictions en tant que « formation politique sérieuse et responsable », en dépit des « inexactitudes, lectures superficielles et conclusions pour le moins irresponsables » de la lettre ouverte du PPS, dans « une ignorance totale de ses objectifs, ses répercussions, et surtout sa gravité ». En ce sens, les RNIstes ont exprimé leur rejet et leur condamnation du style et des mots utilisés, tels que « indifférence » et « irresponsabilité », qui ne font que « rabaisser le niveau du discours politique censé être celui de partis politiques sérieux, et dénoter une conduite très en deçà des attentes du citoyen marocain ». « Il est incompréhensible qu'un parti recoure à l' »hérésie », à un moment où la « constitution fournit à tous les partis des outils constitutionnels et institutionnels lui permettant d'apporter une part active et constructive à l'action de contrôle, de législation , et d'évaluation des politiques publiques au sein des institutions constitutionnelles concernées », ont fait valoir les RNIstes. Et de rappeler que son président avait exprimé plus d'une fois l'ouverture de la majorité et du gouvernement sur tous les courants politiques, qu'ils soient d'opposition ou de majorité, et avait même rencontré auparavant tous les partis d'opposition. Mais il est clair, souligne le texte, que le PPS « n'a pas voulu se donner la peine d'accomplir son devoir politique dans le cadre des institutions et le respect des lois. Le PPS « a préféré vider l'opposition responsable de son sens, et surfer sur des vagues artificielles, pour faire passer un message aux allures de campagne électorale et électoraliste, loin des normes constitutionnelles et des normes politiques », a encore indiqué le communiqué du RNI. Il relève également que le patri sui conduit la majorité au gouvernement « est ouvert à l'approche participative et constitutionnelle dans l'élaboration des politiques publiques », et « se trompent ceux qui croient que le RNI, qui dirige le gouvernement en la personne de son président, se soumettra aux manœuvres suspectes voulant lui dicter ce qu'il faut faire et ce qu'il faut éviter, et acceptera les leçons de ceux qui assument la responsabilité de la gestion de secteurs vitaux dans les domaines de l'eau, de la santé, de l'emploi et du logement, et de la politique de la ville ». Pour le RNI, « la légitimité constitutionnelle et politique du gouvernement n'est pas une donation, mais a été conférée par les urnes lors du scrutin du 8 septembre 2021 et à la faveur des acquis réalisés par le gouvernement par le biais d'une majorité parlementaire cohérente, sur la base du programme gouvernemental, qui détermine les priorités, les engagements, les politiques et les décisions publiques ». « S'il est légitime d'interpeller le gouvernement, et d'exiger davantage de décisions sociales, et ce bien entendu si l'intention est effectivement de le faire en toute responsabilité, il est manifestement injuste de renier tout ce que l'Exécutif a entrepris en un an et demi, depuis qu'il est en place, conformément aux directives du Roi, aux attentes des Marocains et aux aspirations du nouveau modèle de développement, notamment dans le domaine social, et ce en dépit d'un contexte exceptionnel et difficile que traverse notre pays », a encore fait noter le RNI. Après avoir passé en revue les différentes réalisations dans divers secteurs, le RNI a mis en garde que « toute tentative de laisser entendre que le gouvernement ne se soucie pas des conditions de vie des citoyens est une allégation flagrante et manifeste émanant de partis politiques qui ont été punis par les Marocains pour le résultat de leur échec dans la gestion des secteurs sensibles, et ils n'ont pas réussi, et qui continuent de tenter de persuader les électeurs de leur donner la possibilité de revenir aux affaires ». « Dans le contexte difficile dans lequel nous vivons, les menaces environnantes et les campagnes qui ciblent notre pays, il ne nous est pas permis de nous perdre en conjecture ou de gaspiller le temps en polémiques stériles et infructueuses », affirme le RNI.