Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialiste (PPS), Nabil Benabdellah, a adressé en début de semaine, une lettre ouverte à l'Exécutif dont il a condamné « le silence et l'inaction », face à la flambée des prix qui plombe les budgets des ménages. Dans son message, le PPS a, en effet, relevé « avec une grande inquiétude la légèreté qui caractérise la gestion, indifférente et irresponsable » de l'exécutif au sujet « de la flambée exorbitante et insupportable des prix des produits alimentaires et de consommation, provoquant ainsi une montée de l'exaspération et de la tension populaire menaçant la paix sociale ». Après avoir attiré l'attention de l'exécutif sur « les dépits répétitifs des Marocaines et des Marocains devant les assurances verbales et les expressions de satisfaction du gouvernement, démenties par la réalité, ainsi que par les publications de Bank Al-Maghrib, du Conseil Économique, Social et Environnemental et du Haut-Commissariat au Plan, qui attirent l'attention sur la gravité de la situation et l'élargissement de la pauvreté, le PPS l'invité « à agir d'urgence et de manière efficace, en annonçant un plan précis et global (...) qui devrait permettre de contrer sérieusement la dégradation continue des conditions sociales et économiques ». Réagissant à ce brûlot, le Rassemblement national des indépendants (RNI), aux commandes de la majorité, en a de prime abord dénoncé la forme, relevant le fait que « les voies constitutionnelles pour interpeller le chef du gouvernement n'ont pas été respectées ». Un communiqué du parti de la Colombe précise que son bureau politique, réuni samedi soir sous la présidence de Aziz Akhannouch, « a pris acte de cette missive » qui ne respecte pas les « normes démocratiques », l'interpellation du Chef de gouvernement devant, selon lui, « se faire dans le cadre des canaux constitutionnels ». « Il s'agit notamment des séances mensuelles consacrées aux questions sur les politiques publiques adressées par les groupes parlementaires au chef du gouvernement« , souligne le bureau politique du RNI. Evoquant une interpellation à une institution constitutionnelle selon une approche partisane, le RNI fait noter que « la lettre du PPS questionne les promesses électorales du parti et non les engagements pris dans le cadre du programme gouvernemental et approuvés par les trois partis de la majorité. Le même programme qui a permis au gouvernement d'obtenir la confiance du Parlement ». Et de fait, est-il dit, la réponse sera adressée par le bureau politique du RNI au PPS dans le cadre « du respect mutuel entre les partis politiques ». Sur un autre volet, le communiqué précise que le RNI a pris acte de la décision conjointe des partis formant la majorité gouvernementale, pour la tenue d'une réunion dans les prochains jours, dédiée à l'examen de de l'évolution sur la scène nationale et internationale, notamment en ce qui concerne les répercussions des changements et développements internes et externes sur la situation économique et sociale de notre pays.