Dans un communiqué de son bureau politique, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a critiqué le boycott du dernier Conseil du gouvernement par les ministres du Rassemblement national des indépendants (RNI) et ceux de l'Union socialiste des forces populaires (USFP). Le PPS sort du lot. Après avoir gardé le silence sur l'actuelle crise de la majorité, le parti du livre a critiqué le boycott du dernier Conseil du gouvernement par les ministres du RNI et de l'USFP, en réaction à la sortie de l'ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, dans laquelle ce dernier s'est attaqué à Aziz Akhannouch, président du RNI. Dans un communiqué parvenu à H24info ce mardi 13 février, le PPS exprime « son rejet de la pratique politique et partisane qui ne respecte pas les missions constitutionnelles ». Le parti souligne que « le bureau politique du PPS a abordé les interactions négatives survenues récemment entre les partis de la majorité, au point de susciter des réactions sans précédent et inappropriées, dans un non-respect total des missions constitutionnelles ». Invité récemment au Congrès national de la jeunesse de son parti, Abdelilah Benkirane, avait pris pour cible Aziz Akhannouch président du Rassemblement national des indépendants (RNI), avant de s'attaquer à l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et son premier secrétaire, Driss Lachgar, une formation « qui a galéré pour former un groupe parlementaire », selon Benkirane. La sortie de Benkirane, très appréciée par les jeunes du PJD, a suscité le boycott des ministres d'Aziz Akhannouch et de Driss Lachgar des travaux du Conseil du gouvernement tenu le 8 février à Rabat. Seulement deux secrétaires d'Etats du parti avaient répondu présents à la réunion. Dans une déclaration à H24info, le membre du bureau politique Khalid Naciri avait minimisé l'ampleur de la sortie de l'ancien patron du PJD, et avait affirmé que le PPS, dont le secrétaire général Nabil Benabdellah est très proche de Benkirane, « ne veut pas rentrer dans la polémique » et « fera tout pour que la polémique soit évitée ». Le bras fer entre Benkirane et les partis du RNI et l'USFP remonte à la période des tractations pour la formation du gouvernement après les législatives du 7 octobre 2016. Abdelilah Benkirane, alors chef du gouvernement désigné et patron du PJD, refusait la présence de l'USFP dans la majorité, face à lui Aziz Akhannouch exigeait d'intégrer le parti de la rose dans la coalition gouvernementale. Le différend entre les deux hommes a provoqué un blocage de plusieurs mois avant que le roi Mohammed VI n'intervienne et décide de remplacer Abdelilah Benkirane par Saâd Eddine El Othmani à la tête du gouvernement. En quelques jours de tractations, l'actuel secrétaire général du PJD a accepté les conditions d'Akhannouch en formant une majorité de cinq partis, dont l'USFP.