Le secrétaire général du PAM et président de la deuxième Chambre a adressé une lettre au Chef du gouvernement où il exprime son opposition à la politique suivie par le PJD, dirigeant la majorité. En filigrane, Hakim Benchamach espère rassurer ses antagonistes dans le parti : aucun rapprochement entre le PAM et les islamistes ne se dessine. Au pied de la lettre, c'est le type de messages, au vitriol, qu'un chef de l'opposition adresse à un chef du gouvernement pour remettre en cause ses orientations stratégiques et son mode de gestion des affaires publiques. Mais dans le cas précis de Hakim Benchamach, la missive envoyée, hier samedi, à Saâd-Eddine El Othmani est également destinée à ses propres camarades de parti, désavouant son leadership et critiquant sa ligne de conduite. Boudant ses réunions, certains élus PAM ont de surcroît manifesté leur désir de rejoindre le très en vue RNI d'Aziz Akhannouch pour optimiser leurs chances de réélection aux prochaines échéances électorales. Lire aussi : PAM: un parti au bord de l'implosion ? Le « message fort » adressé par le secrétaire général du PAM au Chef du gouvernement, exprime la désapprobation du premier, s'en prenant au gouvernement qui « n'a pas tenu compte du mémorandum d'urgence » envoyé précédemment par le PAM, à l'occasion de la nouvelle entrée sociale et politique, et qui n'a pas été suivie d'une réponse d'El Othmani, trois mois après son envoi. Hakim Benchamach déclare dans la même lettre dont Hespress FR détient une copie que son parti « condamne l'indifférence de traitement du chef du gouvernement lorsqu'il s'agit d'initiatives et de propositions contenues dans des notes d'information qui lui sont destinées ». En l'occurrence, le patron du PAM revendique « la proposition de certaines mesures liées aux questions d'actualité et aux problèmes sociaux épineux ». Des propositions restées « lettre morte » selon son auteur. Pourvu que le Tracteur démarre Pour Hakim Benchamach, « l'absence d'interaction » de l'Exécutif avec les propositions de son parti est « un acte d'irresponsabilité dans le traitement d'une des composantes centrales de l'opposition parlementaire ». C'est aussi, toujours selon le chef du PAM, « la révélation d'un comportement politique et institutionnel inapproprié qui touche, dans son essence, la philosophie et l'esprit même de la constitution de 2011 ». Tout comme le ministre RNI de la Jeunesse et des Sports avant lui, lors d'une réunion de la Jeunesse de son parti en cette rentrée politique, Hakim Benchamach a également colporté des accusations aux contours sombres sur le PJD, dominant le paysage politique marocain depuis les élections législatives de 2011. « Les années du PJD au pouvoir sont une période de vache maigre » tance-t-il. « Du populisme et de la rhétorique vide qui ont fait rater à notre pays de réelles opportunités d'aller de l'avant » juge le patron du PAM. Serait-ce suffisant pour stopper la fronde interne dont il est victime ?