La majorité gouvernementale a une occasion de tourner la page des divisions en présentant un candidat unique à l'élection du président de la Chambre des conseillers et du coup terminer avec le règne du PAM qui dure depuis 2009. La course à la présidence de la Chambre des conseillers offre à la majorité gouvernementale une opportunité de renaitre de ses cendres et d'oublier la guerre ouverte entre le PJD et le RNI. «Les six composantes de la coalition sont appelées à se mettre d'accord pour désigner un candidat commun», nous confie une source partisane. Pour l'instant, seuls deux partis de l'opposition, l'Istiqlal et le PAM, ont manifesté publiquement leurs ambitions d'occuper la présidence de la Chambre haute. Néanmoins chacune des deux formations, respectivement avec 24 et 23 sièges, n'est pas en mesure de remporter la course sans l'appui des partis formant le cabinet de Saâd-Eddine El Othmani. L'opposition gardera-t-elle son emprise sur la Chambre des conseillers ? Le scénario de 2015, lorsque le PJD et le PPS avaient soutenu le candidat de la Balance et le RNI et le Mouvement populaire celui du Tracteur, pourrait bien se répéter. Les invectives des derniers jours entre la Lampe et la Colombe plaident pour ce scénario. Même si la majorité gouvernementale trouve un terrain d'entente, le successeur de Hakim Benchemmach devra réunir les voix au-delà de ses alliés. En effet, sur les 120 sièges que comptent la Chambre des conseillers, le PJD en a 12, le MP 10, 8 au RNI, 5 à l'USFP, 3 à l'UC et 2 pour le PPS. Les 40 sièges restent insuffisants pour avoir une majorité. Le reste est à chercher chez les syndicats : 6 pour l'UMT (proche du PPS et de l'UC), les 4 de l'UNTM (le bras syndical du PJD) et 1 pour la FDT très proche de l'USFP. Les 3 sièges du MDS (Mouvement démocratique et social) seraient à même de leur garantir la victoire au moins sur le papier. Néanmoins, une telle perspective se heurte aux divisions entre les formations de la majorité. A cela s'ajoute l'intérêt que représente pour certains le PAM sur l'échiquier politique. En effet, la défaite de Hakim Benchammach affaiblirait davantage le Tracteur déjà mal-en-point et pourrait précipiter son implosion. Depuis sa relance en 1997, l'opposition a occupé la présidence de la Chambre des conseillers à trois reprises : Mohamed Jalal Essaid de l'UC de 1997 à 2000, Mohamed Cheikh Biadillah du PAM de 2009 à 2015 et Hakim Benchemmach également du PAM depuis 2015.