Demain se tiendra l'élection du président de la Chambre des conseillers. Le PAM et l'Istiqlal convoite le même poste, avec le PJD dans le rôle d'arbitre. Un vote des islamistes en faveur du candidat du PI pourrait sceller les retrouvailles entre la Lampe et la Balance. Visiblement rien ne va plus entre l'Istiqlal et son allié le PAM. Les deux formations lorgnent le même fauteuil : la présidence de la Chambre haute du parlement. Le PI a présenté la candidature de Abdessamad Kayouh, l'ancien ministre de l'Artisanat au sein de Benkirane I, alors que le tracteur a opté pour Hakim Benchemmach. Un duel entre deux partis d'opposition que les «frères» de Benkirane sont appelés à arbitrer. Les islamistes forts de leurs 16 sièges (12 remportés par le parti et 4 par son bras syndical, l'UNTM) joueront mardi 13 octobre un rôle déterminant dans l'élection de la quatrième personnalité de l'Etat dans l'ordre protocolaire après le roi, le chef du gouvernement et le président de la Chambre des représentants. Préparer les alliances de 2016 Parfaitement conscient de l'importance du soutien des islamistes en faveur de Kayouh, une délégation de la Balance -avec l'abscence notable de Hamid Chabat- est allée frapper à la porte de la maison de Benkirane. Une source au sein de la Lampe nous a confié que le secrétaire général du PJD a rappelé à ses interlocuteurs que «les composantes de la majorité ont choisi le sénateur du PPS, Mohamed Ouaâmmou pour la présidence de la 2ème Chambre. Néanmoins, il n'a pas écarté une certaine adhésion des islamistes à la candidature de Kayouh lors du deuxième tour». C'est en effet la seule voie qui se présente au PJD pour barrer la route au PAM vers le perchoir et prendre ainsi une revanche sur son opposant. D'autant que Benkirane a exprimé clairement à Mustapha Bakkoury, venu également solliciter son aide, que la Lampe ne votera pas pour la candidature de Hakim Benchemmach. Une bonne nouvelle en soi pour l'Istiqlal. A une année des législatives de 2016, le PJD serait-il en train de réviser ses alliances ? D'autant que son rapprochement forcé avec le RNI, initiée il y a deux années après le basculement de Hamid Chabat dans les rangs de l'opposition, a montré son extrême fragilité lors des élections des présidents de régions.