Le parti de l'Istiqlal (PI) propose Abdessamad Qayouh à la présidence de la Chambre des conseillers et reporte son conseil national. Il s'agit là des deux décisions phares de la dernière réunion du comité exécutif du parti. Ces deux annonces qui n'ont a priori aucun rapport, sont en fait intimment liées. Si le PI officialise la candidature de l'ancien ministre de l'artisanat au poste de président de ladite Chambre, c'est pour envoyer un message selon lequel le parti tient à ce poste et défendra ses chances jusqu'au bout. Quel rapport avec le report du conseil national? La prochaine session du conseil national du PI était prévue le 17 octobre prochain, soit trois jours seulement après la séance d'élection du président de la Chambre des conseillers. La réunion du Conseil national a été repoussée selon les responsables jusqu'à ce que le parti termine le dossier de la présidence de la deuxième Chambre. En fait, le conseil national du PI devait examiner la sortie du parti des rangs de l'opposition puisque le secrétaire général du parti, Hamid Chabat, avait appelé les Istiqlaliens à apporter un soutien critique au gouvernement actuel. La position des alliés du parti dans l'opposition, en l'occurrence le Parti authenticité et modernité (PAM), l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et l'Union constitutionnelle (UC) et leur soutien ou non à la candidature de Qayouh, pèseront certainement dans la décision que le conseil national doit prendre. Dans ce sens, le comité exécutif du PI a appelé les autres composantes de l'opposition à respecter les ententes conclues à l'avance. Le parti de la balance n'a pas exclu une ouverture vers les autres forces politiques représentées au sein de la Chambre des conseillers, notamment le Parti de la justice et du développement (PJD) ainsi que ses alliés à la majorité parlementaire. Il s'agit là d'un message clair de la part de la direction de l'Istiqlal en direction des autres forces de l'opposition principalement le PAM. Ce dernier est également en course à la présidence de la Chambre des conseillers à travers la candidature de Hakim Benchemass. Si le PI revendique la présidence en raison de sa première place dans l'élection des membres de la Chambre haute, le PAM espère quant à lui garder le fauteuil du président occupé par Mohamed Cheikh Biadillah durant les dernières années. Aux dernières nouvelles, les deux formations politiques arrivées respectivement première et deuxième dans l'élection de la Chambre, s'attachent à leurs candidatures. Ceci doit éparpiller les voix des forces de l'opposition et rend de facto les voix des partis de la majorité parlementaire déterminantes. Les secrétaires généraux de la majorité doivent se réunir vendredi prochain afin de prendre une décision finale sur la question. Il y a de fortes chances pour que les voix de la majorité, du moins celles du PJD, soient accordées au candidat de l'Istiqlal. Il est cependant difficile de pronostiquer quelle sera la position des syndicats et de la CGEM qui sont également représentés dans la deuxième Chambre. A noter enfin que l'élection du nouveau président de la Chambre des conseillers doit avoir lieu le mercredi 14 octobre prochain.