Entre l'Istiqlal et le PAM, c'est désormais à quitte ou double. Quelques heures seulement après l'élection des nouveaux membres de la Chambre des conseillers, la course à la présidence de cette Chambre est lancée. Le parti de l'Istiqlal (PI) et le Parti authenticité et modernité (PAM), arrivés respectivement premier et deuxième au classement des résultats, sont aujourd'hui les favoris. Les deux partis ont d'ores et déjà lancé les tractations en vue de constituer une alliance. «Le PAM sera candidat à la présidence de la Chambre des conseillers. Nous sommes d'ailleurs en négociations avec les autres composantes de l'opposition y compris l'Istiqlal afin de former une coalition», explique Hakim Benchemass, président du conseil national du PAM et candidat pressenti du même parti à la présidence de la Chambre des conseillers. Interrogé sur sa candidature à la succession de Mohamed Cheikh Biadillah au perchoir, Benchamass répond avec un sourire confiant, expliquant que le dernier mot reviendra au bureau politique. Contrairement au PAM, le PI qui ne cache pas son intérêt pour la présidence de la Chambre haute du Parlement préfère adopter une approche différente. Avant d'officialiser sa candidature, le parti travaille aujourd'hui à constituer une majorité au sein des Conseillers. «Une victoire de l'Istiqlal dans sa course à la présidence sera un bon coup de pouce pour la suite d'autant plus que notre parti n'a jamais occupé la présidence de cette Chambre auparavant», explique Abdellah Bekkali, membre du comité exécutif du PI. Pessimisme Mais il semble déjà qu'une partie de la direction de l'Istiqlal est pessimiste quant à la victoire du parti dans sa course avec le PAM. «Ce n'est pas une question de classement et de nombre de parlementaires obtenu dans les élections de la Chambre des conseillers. La présidence de la deuxième Chambre reviendra à la formation qui pourra former une alliance solide, qu'elle soit première, deuxième ou même quatrième au classement des résultats», explique ce vétéran istiqlalien ayant requis l'anonymat. «Il semble aujourd'hui que le PAM a déjà une certaine longueur d'avance. C'est d'autant plus vrai qu'il est en train de voir partout ailleurs pour s'assurer un maximum de soutien au sein des Conseillers», explique la même source. Le jeux sont -ils déjà faits ? Benchamass a affirmé à ALM que son parti aura bouclé ses pourparlers avec les différentes forces au sein de la deuxième Chambre demain mardi ou au plus tard, mercredi prochain. Il faut dire que la situation du PI est un peu ambiguë au sein du landerneau politique. Depuis le fameux revirement du secrétaire général de l'Istiqlal au milieu d'une nuit annonçant le soutien critique au gouvernement, ce parti ne coordonne plus son action avec l'opposition sans faire partie non plus de la majorité gouvernementale. Cela dit, ce sont les voix des représentants de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et les syndicats qui devraient départager le PAM et le PI à moins que les deux formations ne scellent en cours de route un nouveau deal…