Les journaux de mardi accordent une large place aux résultats des élections pour les présidences des régions, qui mettent en lumière le jeu des alliances ayant déterminé le sort de ces entités, épines dorsales de la régionalisation avancée. A ce sujet , le journal «Al Ahdath Al Maghribia» écrit que «la logique de la majorité arithmétique a été respectée » dans le jeu des alliances entre partis pour l'élection des présidents des régions, une logique qui « ne s'écarte pas des prévisions et des pronostics échafaudés à partir du nombre de sièges obtenus, lors du scrutin du 4 sept, qui tablaient sur l'attribution de cinq à la coalition de la majorité gouvernementale et de sept régions aux partis de l'opposition». Cependant, le journal qualifie de «surprise» le verdict de cette élection pour le Parti de la Justice et du Développement qui n'a obtenu que la présidence de deux régions, alors qu'il était arrivé premier aux régionales avec 174 sièges. Sa moisson égale celle du Parti de l'Istiqlal, du Mouvement Populaire et du Rassemblement national des indépendants. Pour sa part « Akhbar Al Youm » commente ainsi les résultats de l'opération de lundi : «le calcul des grands électeurs donne cinq régions au PAM, deux au PJD, et l'USFP s'en sort bredouille». Pour explication de ce résultat, il estime que Mezouar « a poignardé Benkirane dans le dos et Elias El Omari a volé une partie de la victoire du PJD ». Le quotidien estime que « les calculs des grands électeurs sont fondamentalement différents de la volonté du peuple, car le parti qui a remporte le plus grand nombre de sièges dans les conseils régionaux (25, 66 pc) n'a obtenu que la présidence de deux régions, alors que la formation qui s'est classée deuxième au scrutin régional par le nombre de sièges (19, 47 pc) a remporté cinq présidences de régions. De son côté, «Al Massae» titre à la «une» : «Les amis de Omari font main basse sur les régions», faisant savoir que le PAM présidera cinq régions sur les 12, la plus importance étant celle de Casablanca-Settat qui a échu à Mustapha Bakkoury après que «Moncef Belkhayat, du Rassemblement national des Indépendants, lui ait garanti une majorité quasi-confortable au détriment du partenaire dans la coalition gouvernementale, Abdessamad Hiker, du PJD». Quant au journal «Al Akhbar», il rapporte que trois partis accusent Benkirane de s'être allié avec les prévaricateurs à Khémisset » où les membres du Parti de l'Istiqlal, du PAM et du Parti du progrès et du Socialisme ont organisé des sit-in de protestation durant quatre jours, devant le siège régional du « parti de la lampe», dans l'objectif de faire capoter l'alliance du PJD avec le RNI, le Mouvement populaire et l'Union socialiste des Forces populaires, en plus de la liste des Indépendants au motif que « le PJD a choisi de se ranger dans le front des prévaricateurs». Le même journal s'intéresse à l'annonce par le PI de sa décision de défaire son alliance avec le PAM dans l'opposition, estimant que Chabat «joue sa dernière carte». Il se fait l'écho, à cet égard, d'une déclaration d'un cadre du « parti de la balance » dont il ne cite pas le nom, selon qui, « 'alliance avec le PAM était dictée par les impératifs d'une certaine phase historique, après la sortie du PI du gouvernement », précisant que « cette alliance était opérationnelle au niveau parlementaire et non pas au niveau politique et électoral». Sur le même sujet, le journal «Al Massae» affirme que « Hamid Chabat a pris une initiative surprenante qui a fait l'effet d'une secousse au sein du champ politique partisan » et ce, quelques heures avant l'élection des présidents des régions. «Ce retournement d'alliance avec le Parti authenticité et Modernité et le jeu de séduction envers Benkirane, de la part du secrétaire général du PI, ont cependant, été accueillis par les directions du PJD avec beaucoup de prudence, indique le journal, car «craignant qu'il ne s'agisse que d'une manœuvre tactique», semblable à la démarche de Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP, qui avait attaqué le PAM et menacé de soutenir le PJD avant de se rétracter et d'obtenir un poste ministériel. Le même quotidien croit savoir qu'un remaniement ministériel est envisagé par le gouvernement Benkirane pout trouver un successeur à M. Mohand Laenser, ministre de la jeunesse et des sports, choisi par les partis de la coalition , président de la région Fès-Meknès, et se conformer ainsi à la loi qui prévoit l'incompatibilité entre la fonction ministérielle et la présidence de la région. Citant un dirigeant du PJD, le journal juge « improbable » une démission de M. Driss Azami Idrissi et de Abdelaziz Amari du gouvernement, pour se consacrer exclusivement à la présidence respectivement des conseils des villes de Fès et de Casablanca, car la loi ne prévoit pas d'incompatibilité en ce cas d'espèce.