Quelque 120 féminicides ont été enregistrés en France depuis le début de l'année en cours. Face à cette macabre accélération qu'a connue le pays (9 femme tuées par leurs compagnons ou ex-conjoints en novembre), plusieurs manifestations sont prévues ce samedi 19 novembre dans tout le pays pour dénoncer ces violences. Des dizaines de milliers de personnes sont donc attendues pour manifester à l'appel d'associations, syndicats ou partis de gauche, à leur tête le collectif #NousToutes. Les militantes réclament un budget public de 2 milliards d'euros par an et une « loi cadre » comprenant notamment 15.000 places d'hébergement supplémentaires dédiées, un renforcement de l'éducation à la vie sexuelles et affective à l'école ou encore des « brigades et juridictions spécialisées ». Des cortèges dans plusieurs villes Ce samedi, plusieurs dizaines de milliers de manifestants défileront dans les rues à l'appel du collectif #Nous Toutes pour « dénoncer l'impunité des agresseurs et demander des mesures contre les violences sexistes et sexuelles », une mobilisation qui intervient avant la journée mondiale de lutte contre les violences à l'égard des femmes, le 25 novembre. Samedi 19 novembre #NousToutes manifeste pour dire stop aux violences sexistes et sexuelles. Pour dénoncer l'impunité des agresseurs, au nom de toutes les victimes abandonnées par la justice. Rendez-vous dans la rue. pic.twitter.com/sSirGJzijt — #NousToutes (@NousToutesOrg) June 5, 2022 Dans les commissariats, les tribunaux ou au sein des partis politiques, « les derniers mois ont prouvé à quel point la parole des victimes de violences de genre était remise en cause », s'insurgent les organisatrices de la mobilisation. Cinq ans après l'émergence du mouvement #MeToo, « les violences sexistes et sexuelles restent massives » et les politiques publiques « pas adaptées à l'enjeu », affirment les organisatrices dans leur appel à manifester, signé par près de 90 associations, syndicats ou partis de gauche. Les associations féministes déplorent, en outre, les « classements sans suite et peines dérisoires » décidées par la justice et fustigent les « procès-bâillon » intentés par « des hommes puissants, connus, accusés de viol », qui attaquent en diffamation leurs accusatrices pour les « réduire au silence ». Elles rappellent « des chiffres sans appel » : 80% des plaintes pour violences conjugales sont classées sans suite, 65% des victimes de féminicides avaient saisi les forces de l'ordre ou la justice, deux tiers des victimes font état d'une mauvaise prise en charge lorsqu'elles veulent porter plainte, 90% des plaintes pour harcèlement sexuel au travail sont classées sans suite, 0,6% des viols sont condamnés, 92% des enfants qui parlent de violences sexuelles ne sont pas protégés. Des manifestations sont prévues dans plusieurs villes de France : à Paris, le cortège partira à 14h de la place de la République et rejoindra celle de la Nation. Des manifestations sont également prévues à Marseille, Nice, Toulouse, Lille, Strasbourg, Rennes, Nancy ou Dijon, notamment. La liste complète des rassemblements prévus est disponible sur le site de Nous Toutes. Les militantes appellent à créer « un raz-de-marée dans la rue pour crier notre colère, et porter l'urgence de protéger les victimes et garantir à chacun.e son droit fondamental de vivre à l'abri des violences ».