Des manifestations sont prévues, samedi à Paris et partout en France, pour dénoncer les féminicides et alerter les pouvoirs publics sur les violences faites aux femmes, à deux jours de la fin du « Grenelle contre les violences conjugales » lancé en septembre dernier par le gouvernement. A Paris, où des milliers de personnes sont attendus, la manifestation, organisée à l'appel du collectif féministe #Noustoutes, s'élancera à 14 heures de la place de l'Opéra en direction de celle de la Nation. En province également, une trentaine de marches sont prévues, notamment à Lille, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Rennes ou Strasbourg. Mais pas à Lyon ou Nantes, où des transports ont été mis à disposition des militants pour venir grossir les rangs de la mobilisation parisienne. Près de 70 organisations, partis politiques, syndicats et associations ont appelé à rejoindre la manifestation à Paris, tout comme plusieurs personnalités, dont les comédiennes Muriel Robin, Julie Gayet ou Virginie Efira. Cette mobilisation intervient la veille de la clôture lundi du « Grenelle contre les violences conjugales », une grande concertation nationale lancée début septembre par l'exécutif, critiqué pour sa passivité face à un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Le Premier ministre français Edouard Philippe, accompagné d'une douzaine de membres du gouvernement, doit y annoncer des mesures très attendues par les associations, selon les médias du pays. En attendant, plusieurs voix se sont élevées en France, à l'instar de l'association ONU Femmes, pour demander l'inscription du féminicide dans le code pénal. Selon l'association, les victimes de féminicides ont été insuffisamment protégées par un arsenal juridique «inefficace». En France, quelque 213.000 femmes majeures sont victimes chaque année de violences physiques et/ou sexuelles de la part leur conjoint ou ex-conjoint, soit près de 1% des femmes âgées de 18 à 75 ans, selon des données officielles. Depuis le début de l'année 2019, au moins 116 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, selon un décompte réalisé par les médias français. Sur toute l'année 2018, le chiffre avait atteint 121 femmes victimes, selon le ministère de l'Intérieur.