Six-cent militantes féministes, élues, chercheuses, journalistes, comédiennes, écrivaines, syndicalistes ont lancé un appel lundi pour une grande marche contre les violences faites aux femmes, le 24 novembre en France. Dans une tribune publiée lundi, ces femmes appellent à manifester »pour dénoncer les violences que les femmes subissent au quotidien''. Mobilisées autour du hashtag #NousToutes, elles réclament notamment « des mesures ambitieuses et des moyens » pour lutter contre ces violences et ainsi « changer le monde« . Dans cette tribune, dont fait écho Franceinfo, elles expriment leur ras-le-bol de voir que ''les femmes sont victimes de violences, psychologiques, économiques, physiques ou sexuelles, parce qu'elles sont des femmes''. ''Nous en avons plus qu'assez. L'impunité doit cesser'', s'élèvent-elles. Elles affirment également que la grande marche du 24 novembre sera l'occasion de ''dire haut et fort que nous voulons en finir avec toutes les violences sexistes et sexuelles'', ''que nous sommes convaincues que si nous faisons reculer ces violences, nous ébranlerons ce système injuste que nous subissons toutes à des degrés divers''. Cette marche permettra aussi d'exiger des mesures ambitieuses et des moyens, ''pour que celles qui viendront après nous vivent dans un monde dans lequel être femme n'expose pas à plus de violences et ne donne pas moins de droits que d'être homme''. Selon les signataires de cette tribune, ''des millions de personnes ont pris conscience de l'ampleur des violences que subissent les femmes au quotidien. Remarques sexistes, dévalorisation, humiliations, insultes, coups, harcèlement, violences conjugales, agressions, viols, exploitation sexuelle, inceste, mutilations sexuelles, mariages forcés, meurtres...'' et ''chaque fois qu'un homme tue, viole, agresse ou harcèle, ce sont toutes les femmes qui ont peur'', s'indignent-elles. → Lire aussi : France : deux chercheurs du CNRS sanctionnés pour ''méconduite scientifique'' En France, où la lutte contre les violences faites aux femmes ne représente que 0,007 % du budget total de l'Etat, une femme meurt de violences conjugales tous les trois jours en moyenne. En 2016, elles étaient 123 femmes à mourir sous les coups de leur conjoint (ou ex), ''un chiffre dramatiquement stable'' et chaque année, elles sont 225.000 victimes de violences dans le couple. Face à l'ampleur de ce phénomène, le gouvernement a dévoilé début octobre, un plan de lutte contre les violences conjugales qualifiée d' ''inédit''. Ce »premier » plan gouvernemental, fruit de plusieurs mois de concertation avec « des victimes, des associations et experts de terrain« , comporte une série de mesures destinée à « enrayer le fléau » et faire en sorte que « les femmes partent avant qu'il ne soit trop tard« . Ce plan prévoit une grande campagne télévisuelle visant notamment les témoins de violences, accompagnée d'un important volet réseaux sociaux. Cette campagne sous le mot d'ordre #nerienlaisserpasser, est ''d'une ampleur et d'un budget sans précédent'' estimé à 4 millions d'euros, selon le gouvernement.