L'envoyé des Nations unies pour le Sahara, Staffan de Mistura, s'est rendu dimanche dans les camps de Tindouf en Algérie où il a rencontré le chef de la milice séparatiste sahraouie Brahim Ghali. Sans surprises, les thèses de l'organisation terroriste réclamant l'autodétermination ont été renouvelées en plus de critiques visant l'ONU et l'Espagne. Arrivé en Algérie pour 2 jours afin de tenter de relancer la solution politique à travers les tables rondes, De Mistura, n'a pas fait le voyage dans un avion espagnol, comme il en avait l'habitude. Initialement, l'émissaire devait uniquement se rendre dans les camps d Tindouf pour vérifier les conditions déplorables et difficiles dans lesquelles l'Algérie et le polisario ont plongés des milliers de personnes en les retenant contre leur volonté. Mais, il a été annoncé que De Mistura se rendrait cette semaine à Alger, à Nouakchott en Mauritanie, dans le but de « faire avancer le processus politique ». Les dirigeants de la milice qui l'ont accueilli, se sont accrochés à leurs vieilles revendications usées et non conformes aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU ni à la nouvelle dynamique que le dossier connait ces dernières années. L'émissaire onusien a pu constater que les responsables séparatistes et algériens tiennent exactement le même discours et notamment des revendications visant l'ONU ont été faites par le polisario. Pour rappel, l'Algérie et la milice séparatiste avaient rejeté la dernière résolution du Conseil de sécurité. Aucun signe de coopération ou de volonté de se mettre à 4, entre parties au conflit sous le format des tables rondes, n'a été perçu chez les séparatistes alors qu'il s'agissait du but premier de la visite de l'émissaire onusien. Seule nouveauté pour les deux parties alliées contre l'intégrité territoriale du Maroc, l'addition d'un nouvel ennemi commun, l'Espagne, qui a fait avancer le dossier du Sahara en soutenant le plan d'autonomie proposé par Rabat. L'Espagne a jugé la proposition d'autonomie du Maroc soumise au conseil de sécurité en 2007 comme la solution la plus à même de résoudre de manière définitive le dossier du Sahara. Cette formule de large autonomie sous souveraineté marocaine est largement acceptée par des pays très importants sur la scène internationale comme les États-Unis, l'Espagne, l'Allemagne, et une longue liste d'Etats, qui l'estiment comme « la plus sérieuse, crédible et réaliste » pour résoudre le problème puisqu'elle coche toutes les cases demandées par l'ONU. Alger et la milice séparatiste du polisario, ont décrié la prise de position de Madrid étant donné que leur objectif est de faire perdurer le statut quo et la promotion de la situation d'impasse en continuant à mettre des bâtons dans les roues de toute partie voulant clore le sujet. Cette décision du royaume d'Espagne est une avancée notable dans la résolution du conflit puisqu'il s'agit de la position de l'ancien colonisateur au Sahara jusqu'en 1975, et qui reconnait de facto la souveraineté totale du Maroc sur ce territoire. L'Algérie est entrée dans un conflit diplomatique avec l'Espagne des suites de cette position, malgré le fait qu'elle indique ne pas être partie au conflit. Alger a tenté de faire pression sur l'Espagne en handicapant le commerce bilatéral, puis en menaçant les livraisons de gaz tout en s'alliant avec d'autres pays européens concurrents. Comme nouvelle manifestation de son hostilité envers Madrid, Alger a interdit à l'avion mis à la disposition de Staffan de Mistura par l'Espagne, de traverser son espace aérien. Pour rappel, le polisario estime être toujours en étant de « guerre » contre le Maroc depuis la rupture unilatérale en novembre 2020 du cessez-le-feu signé en 1991.