L'Algérie a appelé ce lundi 5 septembre, en recevant l'émissaire de l'ONU pour le Sahara, à des «négociations directes» entre le Maroc et les séparatistes du Polisario, dont elle est le principal soutien et l'inspirateur politique. Une option éculée inviable proposée par un pays qui a fait du Sahara un pilier majeur de toutes ses actions, au point de s'embrouiller avec plusieurs pays qui se sont ralliés au Maroc. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a discuté avec l'envoyé onusien Staffan de Mistura des «perspectives de consolider les efforts de l'ONU en vue d'une reprise des négociations directes entre les deux parties du conflit, le royaume du Maroc et le front Polisario, pour parvenir à un règlement politique équitable et pérenne». Ramtane Lamamra a ainsi réitéré la position de son pays rejetant la formule dite de «tables rondes», organisées à Genève en 2019 suivant une résolution de l'ONU et censées réunir le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie. Le Maroc prône pour sa part la reprise de ces tables rondes pour parvenir à une solution «basée exclusivement sur l'initiative marocaine d'autonomie, dans le cadre de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale du royaume». Staffan de Mistura, qui effectue sa deuxième tournée régionale depuis sa nomination en novembre 2021, s'était entretenu dimanche 4 septembre avec le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, à Tindouf en Algérie.