A quelques jours de l'Aïd Al-Adha, les marchés des ovins et caprins destinés à l'abattage à cette occasion, font état d'une offre abondante, mais également d'une stabilité des prix par rapport à l'année écoulée. En effet, pour la première fois depuis un bon bout de temps, les prix des moutons se stabilisent à quelques jours de la fête sacrée, dans un marché mieux structuré et une offre plutôt supérieure à la demande. D'ailleurs et comme l'a bien précisé le ministère de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, l'offre en ovins et caprins destinés à l'abattage est suffisante et couvre largement la demande. Quant aux prix des moutons, sur les souks et les marchés à bestiaux, ils sont au même niveau que ceux de la campagne agricole précédente. Le ministère de l'Agriculture, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur, assurera ainsi, un suivi rapproché de l'approvisionnement des différents marchés pour observer de près, les cours des animaux commercialisés, notamment au niveau des grandes surfaces, des souks ruraux et des principaux points de vente des villes, ainsi que le suivi de l'état sanitaire des animaux par les services vétérinaires de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). El Madani, éleveur depuis plus de 30 ans à Sidi Taibi, a affirmé que le prix du mouton dans la commune et sa périphérie varie, à la date de lundi dernier, entre 2.200 et 3.200 DH pour le mouton de qualité moyenne, et entre 3.400 à 6.800 DH pour celui de meilleure qualité. A Kénitra, les points de vente pullulent le long de l'ancienne route menant à « Oulad Oujih ». Installé sur un banc au milieu de son enclos, Mohamed, la cinquantaine, est entouré de ses moutons, qui regroupés au sein d'une petite parcelle entourée de barrières, courent les uns derrière les autres, un coup vers la gauche, un coup vers la droite. « Habituellement, en cette période, je vends entre 100 et 140 têtes. J'essaye de satisfaire la demande en proposant des moutons à 2.800 DH. J'estime que les prix que je propose sont « abordables » pour les petites bourses qui veulent vivre la joie de l'Aïd et du sacrifice, explique ce Kénitri qui investit dans ce marché à cette période de chaque année. Un peu plus loin, Idriss, un éleveur de Casablanca négocie avec un potentiel client. Chez lui, les prix sont largement plus élevés qu'à Kénitra sauf que ses moutons ont une carrure plus importante et que c'est lui l'éleveur. « Je suis un habitué du coin. Chaque année, je ramène plus de 3.000 moutons que j'écoute sur le marché », a-t-il avancé. Et de poursuivre: « Pour le moment, j'ai dans cet enclos 200 têtes dont 150 'Sardis', en l'occurrence le mouton le plus prisé par les Marocains, que je cède selon le poids de 6.000 à 8.000 dirhams. Avec des fourchettes de prix plutôt différentes, nous essayons tant bien que mal de satisfaire la demande des acheteurs avec lesquels nous avons tissé au fil des années une relation de confiance ». De l'autre côté de la ruelle, Hamid, se dit « pas très satisfait » de ses ventes pour le moment et qu'il compte d'autant plus sur les achats des Marocains résidents à l'étranger (MRE) qui arriveront surement en masse cet été pour passer les vacances et la fête en famille, après deux ans d'absence faute de la crise sanitaire du Covid-19. Du côté des clients, Hafida veuve de 45 ans qui se charge de l'achat du mouton depuis le décès de son époux, confirme après plusieurs visites de Souks, que les prix sont plutôt stables « contrairement à ce qui circule sur Internet, depuis un bon bout de temps ». Force est de constater que cette occasion de l'Aïd Al-Adha se veut plus que tout une aubaine pour les éleveurs et les agriculteurs en général pour renflouer leur trésorerie et entamer par ricochet la prochaine saison avec sérénité.