Pedro Sanchez, a exprimé ce mercredi, la volonté de l'Espagne de continuer à renforcer la relation « très positive » qu'elle entretient avec le Maroc. Le Premier ministre espagnol s'est exprimé depuis les Émirats arabes unis, ce mercredi 2 février, où il a visité l'Expo 2020 Dubai à l'occasion de la Journée de l'Espagne. Lorsqu'il a été interrogé lors d'une conférence de presse sur l'état des relations entre l'Espagne et le Maroc, Sanchez a affirmé que Madrid « se réjouit de consolider les relations avec Rabat ». L'homme d'Etat espagnol a ajouté que « l'Espagne est un allié important du Maroc, notamment dans le cadre des relations avec l'Union européenne ». Madrid refuse de prolonger la crise avec Rabat. Elle craint de nouveaux revers face à la volonté de Rabat de régler la question du Sahara et de ne laisser aucune possibilité de manœuvre aux Espagnols sur cette question. Il y a quelques semaines, le Roi d'Espagne, Felipe VI, avait fait référence au Maroc pour la première fois depuis la crise diplomatique entre les deux pays. Face au blocage de la situation entre les deux capitales, le roi espagnol a été appelé en renfort pour montrer la bonne foi de l'Espagne. Mais aucun développement positif n'a suivi suite à ce discours, même si du côté espagnol, le chef de la diplomatie, José Manuel Albares, a réitéré à plusieurs reprises cette disposition à inaugurer ce nouveau chapitre dans les relations entre Rabat et Madrid, et a tenté de rassurer sur l'existence de contacts diplomatiques à chaque fois qu'il a été interpellé par la presse sur la question. Le rappel de l'ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, toujours d'actualité depuis le 18 mai 2021, témoigne du contraire, et a démontré que le Maroc n'avait toujours pas tourné la page, ce qui traduit certainement une réponse non satisfaisante de l'Espagne aux attentes du Maroc. D'ailleurs, l'absence de Karima Benyaich à la réception annuelle donnée en l'honneur du corps diplomatique accrédité en Espagne a été remarquée. Depuis le printemps dernier, les relations entre l'Espagne et le Maroc traversent une crise sans précédent. Initiée par Madrid, avec l'entrée illégale et sournoise du chef des milices séparatistes sahraouies, Brahim Ghali, en Espagne, la crise n'a toujours pas été réglée faute d'inaction de l'Espagne pour réparer sa grave erreur. L'Espagne, premier partenaire commercial du Maroc, et qui se présente comme son allié sur le dossier du Sahara, a commis un geste vu comme une trahison, un coup de poignard dans le dos, en accueillant sans consultations préalables, et dans une tentative désespérée de le cacher, un homme menaçant l'intégrité territoriale du Maroc, et recherché par justice espagnole pour « génocide ». La crise s'est encore aggravée, avec l'afflux d'environ 8 000 migrants clandestins entre le 17 et le 20 mai, vers la ville de Sebta sous administration espagnole, et que Rabat considère comme une partie occupée de son territoire. Pour sa part, l'Espagne de Sanchez, outre le conflit du Sahara et le différend historique sur Sebta et Melilla et les eaux territoriales du Sahara, reproche au Maroc ses dépenses militaires et son rapprochement avec les Etats-Unis. Mais d'autres questions se sont aussi glissées, comme le conflit du Sahara, pour lequel les deux pays (USA-Espagne) se sont engagés tous deux à « unir leurs forces » pour tenter de le résoudre.