Très communicatif sur la question du Sahara depuis sa nomination, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a renouvelé son soutien à Staffan de Mistura, tout en maintenant le doute sur la réconciliation entre Rabat et Madrid dans le court terme. Détails. Le Chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, continue de manifester son enthousiasme vis-à-vis du conflit du Sahara, en multipliant les déclarations médiatiques à ce sujet, auquel conflit il accorde une attention particulière. Dans un entretien accordé à public.es, Albares a renouvelé son soutien à l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies, Staffan de Mistura, à qui il a réservé un avion de l'Armée espagnole pour se déplacer lors de sa première tournée régionale. Interrogé sur la position de l'Espagne sur ce conflit, Albares a déclaré s'être attaché au processus politique et notamment aux Résolutions du Conseil de Sécurité, dont la dernière soutient clairement la proposition marocaine d'autonomie. Sur ce point, le ministre espagnol n'a pas manqué de qualifier la Résolution 2602 d'indice intéressant. "La position de l'Espagne est le cadre des Nations Unies: les principes de la charte des Nations Unies et les Résolutions du Conseil de Sécurité. Mais l'Espagne seule ne peut pas résoudre le conflit", a souligné José Manuel Albares, assurant que l'Espagne assume pleinement sa responsabilité dans la résolution du conflit. En effet, le gouvernement espagnol semble attacher beaucoup d'importance au dossier du Sahara depuis la nomination de Staffan de Mistura. En l'espace de quelques mois, ce dernier a été reçu à deux reprises par le Chef de la diplomatie espagnole. Jusqu'à présent, la position du voisin ibérique sur le conflit qui dure depuis 1975 demeure sujet à interprétation. Raison pour laquelle ce dossier continue d'envenimer les relations entre Rabat et Madrid qui, bien que réconciliés en principe, après l'affaire Brahim Ghali, n'ont pas encore tourné officiellement la page de la crise. Sur ce point, José Manuel Albares s'est montré très confus dans ses propos qui laissent croire que rien ne laisse augurer un retour à la normale, au moins dans le court terme. "Les relations avec le Maroc sont très complexes, comme toute relation de voisinage, car elles sont très riches, avec de nombreux aspects", a-t-il reconnu, ajoutant que les relations entre les deux pays sont en cours de reconstruction parce que, selon lui, "elles ont besoin d'être mises à jour". Bien qu'il se soit félicité du discours de SM le Roi Mohammed VI qui a appelé à construire des relations maroco-espagnoles sur la base de la confiance et du respect mutuel, José Manuel Albares a sous-entendu que la réconciliation officielle et le retour de l'ambassadrice du Maroc à son poste prendra encore du temps. "Nous devons dissiper toute méfiance, cela peut prendre plus ou moins de temps et je suis sûr que nous y arriverons en fin de compte", a-t-il indiqué. Rappelons que Rabat et Madrid ont failli rompre leurs relations diplomatiques dans la foulée de l'affaire Brahim Ghali. L'accueil scandaleux du chef des séparatistes par le gouvernement espagnol a suscité la colère du Maroc, qui a réagi sévèrement en rappelant son ambassadrice Karima Benyaich. Cet accueil insidieux qui s'est fait de manière illégale sur la base d'un faux passeport algérien, a fait renaître les doutes sur les véritables intentions de l'Espagne dans le dossier du Sahara. Une question sacrée pour les Marocains qui ne tolèrent plus aucune ambiguïté à son sujet.