La rentrée sociale 2021 au Maroc a été marquée, comme depuis quelque temps, par l'escalade des professionnels des secteurs de la santé et de l'éducation. Mais elle a également été marquée par la nomination d'un nouveau gouvernement, duquel les professionnels de ces deux secteurs clés attendent beaucoup. Ainsi, pour éviter une éventuelle congestion dans son secteur, le ministre de la santé a finalement répondu favorablement aux appels des syndicats au dialogue. Une réunion est donc prévue début de semaine prochaine. Après plusieurs invitations au dialogue adressées au bureau du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, mais aussi au gouvernement, pour traiter les revendications des professionnels de la santé, le syndicat indépendant des médecins du secteur public au Maroc (SIMSP) a finalement été convoqué le 16 novembre par le ministère de tutelle pour une réunion officielle prévue début de semaine prochaine. Au menu de cette réunion, une multitude de revendications des professionnels du secteur de la santé (médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes du secteur public), qui peinent à voir le jour et dont le SIMSP espère une résolution. Outre l'amélioration des conditions de travail, la révision de l'indice salarial 509 et l'activation des mutations, le syndicat compte également se pencher lors de cette réunion sur les dernières « déclarations du ministre délégué chargé du budget, Faouzi Lakjaa » sur le Projet de loi de la fonction publique de la santé, qui ont provoqué la colère du corps médical. « La réunion prévue la semaine prochaine nous permettra d'avoir une visibilité sur l'accord signé en août 2020 avec le ministère de la Santé. Cet accord précise que le ministère a accepté la révision de l'indice salarial 509 avec l'ensemble des indemnités. D'ailleurs, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a toujours déclaré au Parlement que l'indice 509 est un acquis et que son application est imminente. Ce qui fait qu'on ne sait pas où en est cet accord« , a déclaré à Hespress Fr, Dr Alaoui Mountadar, secrétaire général du SIMSP. Tout en ayant espoir en ce nouveau gouvernement, qui a fondé sa campagne électorale sur la santé et l'éducation, Dr Alaoui revient sur les déclarations du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors des élections, « qui a affirmé que le médecin doit-être bien rémunéré« . « Aujourd'hui, on souhaite savoir qu'en est-il de toutes ces promesses, mais de manière officielle. Et puis on voit que le programme gouvernemental est axé sur ces deux secteurs (santé et éducation), surtout que les professionnels de la santé ont fait preuve de courage et d'endurance durant la pandémie« , a soutenu le syndicaliste. Le ministère de la Santé a ainsi convoqué les syndicats de la santé tour à tour, à la table du dialogue, pour écouter leurs doléances. « Nous avons lutté jusqu'au bout pour nos revendications. Aujourd'hui, on attend l'application de l'accord signé avec le ministère de la Santé il y a plus d'un an« , a insisté notre interlocuteur. S'agissant des dernières déclarations de Faouzi Lakjaa lors du point-presse du Conseil du gouvernement, le syndicat des médecins du secteur public a relevé qu'il y a un nouveau projet de loi dont ils n'ont reçu aucune copie afin de le discuter au sein de leurs instances et donner leur avis. « On ne veut pas que le ministère de tutelle réagisse de manière unilatérale sur ce point, et l'approuver sans prendre notre avis. Nous avons toujours souligné que le secteur de la santé a ses spécificités et qu'il lui faut une loi spécifique, et non un projet de loi de la fonction publique cadré avec des heures de travail de 8H30 à 16H30, sachant que nous travaillons jour et nuit, dans le cadre de notre métier et devoir« , a soutenu le syndicaliste. Pour Dr Alaoui, il est important que les syndicats reçoivent une copie du PL. « Approuver ce PL sans nous intégrer dans les discussions est inacceptable. On demande à ce qu'il y ait une approche participative, entre le ministère et les représentants des professionnels de la santé, comme le stipule la constitution de 2011« , plaide-t-il.