Le syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) a annoncé la tenue d'une grève nationale de 48h, les 4 et 5 novembre prochains, à l'exception des services d'urgences et de réanimations. Ce mouvement de protestation sera accompagné de sit-in locaux et régionaux, le 4 novembre, à partir de 10h. Une marche nationale est également prévue à la capitale dont les détails seront annoncés ultérieurement. Cette réaction n'est autre qu'un « cumul des conditions difficiles de travail du médecin du public, et le refus du gouvernement, notamment le ministère de la Santé, de répondre aux revendications de cette catégorie de personnel de santé« , nous indique Mountadar Alaoui, secrétaire général du SIMSP. En effet, alors que les médecins du public ont suspendu leur mouvement de protestation pour leur dossier revendicatif tout au long de la période de pandémie pour faire face au virus fantôme, ils reviennent 8 mois après réclamer leurs « droits« . Amélioration des conditions de travail des médecins, équipements biomédicaux suffisants, augmentation des ressources humaines pour faire face à la demande dans les structures publiques, réglementation des gardes, droit à la mutation et à la démission, l'autorisation de la spécialisation en médecine, révision de l'indice salarial 509 (équivalent d'un doctorat Bac+8), telles sont les revendications des médecins du secteur public. Cela dit, la pomme de discorde entre les médecins du public et le gouvernement c'est la révision de l'indice salarial 509. Cette revendication constitue le point de non-retour des médecins du public. Selon Mountadar Alaoui, « l'application complète et totale de l'indice avec toutes ses indemnités, est le seul moyen de réhabiliter le doctorat en médecine, et lui redonner ses lettres de noblesse« . Pour mieux comprendre cet indice 509, il faut savoir que les médecins du secteur public perçoivent des salaires selon l'indice 336 (salaire équivalent au titulaire d'un master) qui se situe autour des 8.000 DH. En revanche, l'indice 509 que réclament aujourd'hui les blouses blanches, leur permettra d'avoir un salaire minimum entre 11.000 DH et 12.000 DH, qui compenseront au moins leurs 10 ans d'études minimum. À l'issue d'une réunion tenue le 6 octobre entre le ministre de la santé, Khalid Ait Taleb et les représentants du SIMSP, dans le cadre de discussions sur le dossier revendicatif des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du public, la tutelle à accepter d'accorder l'indice salarial 509 aux médecins du public avec une rémunération appropriée et l'application de cette indique dans les plus brefs délais. Ce que refuse totalement le SIMSP. Le syndicat exige l'application de l'indice dans l'immédiat. « On a beaucoup attendu. Cela fait des années que nous luttons pour l'application de l'indice et de l'ensemble de notre dossier revendicatif. Et la réponse était toujours : ça sera fait dans les plus brefs délais. Aujourd'hui, il n'est plus question d'attendre encore. Nous demandons son application immédiate. Sinon nous maintiendrons notre mouvement de protestation« , a déclaré Dr. Alaoui. D'autre part, le syndicat indépendant des médecins du secteur public annoncent d'autres formes de protestation pour faire pression sur le gouvernement et leur tutelle. Il indique ainsi poursuivre le port de la blouse noire et du brassards 509, le boycott des campagnes chirurgicales aléatoires qui ne respectent pas les normes de sécurité, la poursuite de dépôt des démissions individuelles et collectives, ainsi que le boycott des cachets, des autopsies de la campagne de santé scolaire et des services administratifs (statistiques, rapports…).