Rien ne va plus entre la tutelle et les représentants des médecins du secteur public. En effet, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) vient d'annoncer le maintien du mouvement de boycott en cours depuis le 1er juin 2018. Si ce mouvement devrait prendre fin avant la fin de l'été, les syndicalistes ont décidé de le maintenir en guise de protestation face à l'absence d'un accord avec la tutelle concernant le dossier revendicatif. Dans les détails, un communiqué du SIMSP diffusé lundi explique que «les médecins du secteur public continueront de boycotter les prestations administratives, notamment les rapports périodiques, les statistiques (excepté les maladies à déclaration obligatoire), toutes les attestations (excepté celles de naissance ou de décès), ainsi que les réunions et les formations». La même source a annoncé la poursuite de «la grève de cachets» en plus du port du brassard frappé du numéro 509 en référence à l'indice salarial. Ce n'est pas tout puisque le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a décidé de convoquer son conseil national pour prendre une série de «nouvelles actions». Le bras de fer entre le SIMSP et le ministère de la santé dure depuis des mois. Dans ce sens, les syndicalistes ont déjà tenu plusieurs grèves de 48h. Les dernières remontent à juin et juillet derniers, notamment pour dénoncer ce que les protestataires qualifient de «conditions de travail catastrophiques» mais également pour revendiquer l'amélioration de la situation salariale des médecins du secteur public. D'autres points figurent dans le dossier revendicatif du corps médical dans la santé publique. Il s'agit notamment de l'application de l'accord du 21 décembre 2015, avec toutes ses composantes, notamment l'augmentation des salaires et des indemnités, ainsi que l'équivalence du doctorat en médecine avec le doctorat d'Etat des autres filières. Les syndicalistes insistent sur cette dernière revendication puisqu'elle permettrait au corps médical d'intégrer l'indice 509 des salaires, au lieu de l'indice 336 appliqué actuellement. La confrontation qui dure entre les deux parties depuis longtemps pénalise les patients qui n'ont d'autres choix que de prendre leur mal en patience. Il faut préciser que le Royaume compte 25.000 médecins (secteurs public et privé), soit 7,3 médecins pour 10.000 habitants, alors que la norme fixée par l'Organisation mondiale de la santé est de 1 médecin pour 650 habitants. Les syndicalistes expliquent que le vrai problème réside dans le peu de postes budgétaires accordés au secteur. Cela dit, les autorités affirment que des efforts sont consentis pour répondre aux besoins. Dans ce sens, le gouvernement avait revu à la hausse le nombre de postes budgétaires consacrés au secteur de la santé. La loi de Finances 2018 a prévu 4.000 postes contre 1.500 l'année précédente. Reste à connaître le nombre de postes budgétaires qui sera confié au secteur au titre de la prochaine loi de Finances 2019. Le gouvernement est très attendu dans les secteurs sociaux notamment, la santé. Ce secteur connaît de nombreux dysfonctionnements relevés notamment dans le dernier rapport de la Cour des comptes. Celle-ci a critiqué notamment la gestion de l'offre des soins expliquant que «certains centres n'offrent pas l'intégralité des prestations devant être assurées». De même, les responsables ont interpellé les praticiens sur les délais de consultation faisant savoir que «les praticiens de la même spécialité ne sont pas présents en même temps à l'hôpital, les consultations se limitent à une ou deux séances par semaine et par praticien, ces mêmes séances se terminent souvent en fin de matinée».