Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public a décrété le mot d'ordre d'une grève nationale les 12 et 13 octobre. Marginalisé jusque-là, ce syndicat espère pousser le gouvernement au dialogue. Un syndicat de médecins fait cavalier seul. Négligé par le Premier ministre, quand il a rencontré la semaine dernière les principales centrales syndicales et par le ministre de la Santé qui a programmé la semaine prochaine des rencontres avec les représentations de ces centrales, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP) veut faire entendre sa voix. Il a décrété le mot d'ordre d'une grève nationale les 12 et 13 octobre. Selon le secrétaire-général du SIMSP, Mohammadin Boubekri, ce syndicat «compte 3.000 membres». Si ce chiffre est exact, la grève risque d'être largement suivie. Les revendications du SIMSP sont multiples. Elles ont trait à l'équivalence entre le doctorat en médecine et le doctorat national. Selon M. Boubekri, la faculté de médecine a beau faire partie de l'université marocaine, le ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique lui reconnaît un statut spécial. Cela se traduit par une inégalité d'indices au niveau de la même échelle. Les médecins docteurs ont l'indice 336, les détenteurs d'un doctorat national l'indice 509. Entre ces deux indices, il y a une différence de 2.500 DH. La deuxième revendication concerne la prime de garde et de responsabilité. L'obtention de cette prime avait été décidée par le gouvernement en 1999. Mais les médecins l'attendent toujours. La troisième revendication est relative aux médecins hors-cadre. «Une fois qu'un médecin atteint le statut de hors-cadre, il peut exercer encore dix ans sans qu'aucune motivation ne pointe à l'horizon», explique M. Boubekri. Il réclame la mise en place de catégories, y compris pour les hors-cadre. Par ailleurs, le SIMSP défend aussi les médecins qui dépendent du ministère de l'Intérieur – ceux qui travaillent dans les Bureaux municipaux d'hygiène (BHM). Le secrétaire-général du SIMSP explique que nombre de ces médecins sont confrontés à «une aberration administrative». Avant 1999, leur régime de retraite dépendait du Conseil communal. Mais depuis, ils cotisent à la Caisse marocaine des retraites (CMR) qui ne tient pas compte des cotisations antérieures à 1999. Le secrétaire général du SIMSP précise que les médecins entament cette grève dans l'espoir que le gouvernement veuille enfin prêter une écoute attentive à leur revendication. Il ajoute qu'ils ont veillé à ce que les citoyens ne soient pas pénalisés. Les services de réanimation, d'urgence et de garde seront maintenus dans les hôpitaux et les dispensaires.