Le dossier des enseignants contractuels est sur la table du ministre de l'Education nationale, a affirmé jeudi, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement. Toutefois, les syndicats restent sceptiques quant à la suite qui sera réservée à cette affaire. Alors que les enseignants recrutés par contrat auprès des AREF avaient envahi les rues de la capitale, jeudi 11 novembre, le porte-parole du gouvernement a déclaré lors de la conférence de presse suivant le conseil de gouvernement que ce dossier « est discuté en profondeur », au sein des réunions de l'Exécutif. Les syndicats seront impliqués dans les discussions autour de ce dossier, et « des nouveautés innovatrices seront annoncées d'ici la fin du mois », a ajouté Baitas. Le gouvernement se dirige-t-il vers l'intégration des enseignants contractuels au sein de la fonction publique, comme ils l'ont toujours revendiqué ? Difficile de juger en ce moment, sur les nouveautés que compte apporter le gouvernement sur ce dossier, estime Mohamed Boulanouir, membre de la coordination nationale des enseignants recrutés par contrats auprès des AREF et l'un des enseignants arrêtés et poursuivis lors de la manifestation du 7 avril. « D'après notre lecture de la situation et le traitement de notre dossier par le gouvernement, il est improbable que ce dernier se dirige vers l'intégration des enseignants contractuels dans la fonction publique, surtout que le PLF 2022, est un copié-collé des PLF précédents et ne mentionne pas l'augmentation des postes budgétaires au ministère de l'Education nationale. Et de ce fait, s'il y a une éventuelle volonté d'intégrer cette catégorie d'enseignants dans la fonction publique, il est important que cela passe par la loi de finances », explique-t-il dans une déclaration à Hespress Fr. Selon notre interlocuteur, « le PLF 2022 a été clair en gardant la formule des salaires des enseignants contractuels au niveau la case des équipements du budget des AREF. Donc il n'y a rien de nouveau d'après ce que nous constatons ». Il poursuit en indiquant que les discussions sur l'intégration des enseignants contractuels dans la fonction publique peuvent avoir lieu, lorsque des amendements seront apportés au PLF2022. « S'il y avait une volonté du gouvernement de se diriger vers l'intégration dans la fonction publique des enseignants contractuels, elle aurait commencé par reconnaître l'enseignant contractuel en l'abordant comme un poste budgétaire au sein du ministère », précise-t-il. Cela dit, les postes budgétaires prévus dans le PLF 2022 pour le ministère de l'Education nationale, « ne dépassent pas les 500, destinés dans leur majorité à de hautes fonctions ou des postes administratifs, et n'évoque pas des ouvertures de postes dans le milieu éducatif », soutient-il. Par ailleurs, notre interlocuteur souligne que la question de l'intégration dans la fonction publique est indiscutable pour les enseignants contractuels. « C'est le but même de notre lutte, que nous n'aurons pas entamée si nous avions accepté le changement d'appellation nom uniquement. Au final, si on est intégré dans la fonction publique, les appellations ne posent pas problème. Le problème se pose au niveau de notre situation. Si les nouveautés que proposera le gouvernement d'ici la fin du mois vont vers l'intégration dans la fonction publique, nous n'avons pas de problème dans ce sens », conclut notre interlocuteur.