Dès lundi s'ouvrent les discussions au sein du Conseil de sécurité sur le dossier du Sahara dans un contexte marqué ces derniers mois par des provocations répétées du polisario, intervenues juste après le prolongement du mandat de la Minurso l'année dernière. Deux réunions marqueront le début de cette semaine au niveau du Conseil de sécurité, en charge du dossier du Sahara. Lundi, les membres vont aborder la question du budget alloué à la mission ainsi que le nombre de personnes affectées au Sahara pour observer la situation. La réunion intervient alors que le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, vient de nommer un nouveau chef de la mission onusienne (Minurso), le russe, Alexander Ivanko en remplacement du canadien, Colin Steward, dont la mission a pris fin le 26 août. Le Conseil commencera par des « consultations » le 11 avant de se retrouver deux jours plus tard, soit mercredi pour une réunion à huis clos des 15 pays membres pour discuter de la prochaine résolution qui sera écrite par les Etats-Unis et sera adoptée le 27 du mois avant la fin du mandat de la Minurso qui interviendra le 31 octobre. Les discussions entre les 15 membres du Conseil s'annoncent tendues surtout que le dossier a connu des nouveautés ces derniers mois, dont le principal événement était la violation du cessez-le-feu dans la zone tampon à El Guerguerat par les milices du polisario. Les milices armées qui comprenaient des femmes s'étaient introduites de l'autre côté du mur de défense marocain installant des barrages ayant empêché 1500 routiers marocains de poursuivre leur router vers la Mauritanie, pays qui dépend des livraisons de produits frais marocains. « La Minurso a observé qu'un groupe d'environ 50 personnes, dont des femmes et au moins 1 enfant, était présent dans la zone tampon de Guerguerat. Les manifestants ont mis en place un barrage routier sur la partie bitumée de la route, à l'intérieur de la zone tampon, obstruant toute circulation entre le territoire et la Mauritanie », a noté le SG de l'ONU dans son rapport présenté le 1er octobre relatant les faits. Au même moment le représentant du polisario à New York « a nié l'implication de son mouvement dans la manifestation », a indiqué Antonio Guterres dans son rapport, ajoutant le 22 octobre, le chef du polisario, Brahim Ghali lui a adressé une lettre dans laquelle il a déclaré que « la présence de civils sahraouis dans la zone tampon de Guerguerat ne constitu(ait) pas une violation d'un quelconque accord militaire ». Pourtant, note le SG de l'ONU, les reconnaissances en hélicoptère effectuées par la Minurso au-dessus de Guerguerat ont permis d'observer la présence, dans la zone tampon de 12 membres armés du front polisario en tenue militaire, de 8 véhicules légers de type militaire, dont 2 étaient équipés d'armes lourdes. Et d'ajouter que la cinquantaine de « sahraouis » envoyés par l'Algérie, « ont empêché la Minurso d'aller au-delà des barrages routiers pour effectuer une vérification complète de la zone sur le terrain » dans une tentative d'entrave de la mission d'observation onusienne. Le chef de l'ONU a également récemment nommé son nouveau représentant personnel, en la personne de Staffan de Mitsura après la démission en 2019 pour raisons de santé, de l'ancien président allemand, Horst Kohler. L'envoyé personnel devra reprendre ce dossier compliqué devant un polisario porte-parole de l'Algérie qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc et cherche absolument à créer un Etat dans le Sahara, en jouant sur un lexique consommé pour appeler à un référendum qui a montré ses limites à cause du remplacement des Sahraouis par des Algériens et des Maliens, et une stratégie de reproduction massive de ces populations depuis 45 ans. La récente affaire de l'entrée illégale et sous une fausse identité algérienne de Brahim Ghali en Espagne actuellement devant la justice, ayant conduit à l'écartement de la ministre espagnole des Affaires Etrangères, Arancha Laya Gonzalez, a démontré en outre, le trafic de fausses pièces d'identités de l'Etat algérien qui fabrique, au profit des séparatistes sahraouis, différentes identités pour gonfler leur nombre, manipuler les chiffres ou encore les faire échapper à la justice.