Le Maroc a libéré, en novembre 2020, l'axe routier de Guerguerat, essentiel pour le commerce vers l'Afrique de l'Ouest, notamment pour le transport de fruits et de légumes, des mains d'une poignée de séparatistes. Rabat demeure ferme quant aux agissements du Polisario. Le Maroc avait lancé une opération en 2020 dans la zone tampon de Guerguerat, à l'extrême sud du Sahara pour mettre en place «un cordon de sécurité en vue de sécuriser le flux des biens et des personnes», une opération qui s'est déroulée «sous les yeux de la Minurso», les forces d'interposition de l'ONU au Sahara, sans «dégâts humains». Selon le chef de l'ONU, la Covid-19 et les dernières évolutions au Sahara «ont considérablement modifié l'environnement opérationnel de la Minurso (opération de l'ONU formée de 235 observateurs)», écrit-t-il dans un document pas encore rendu public. Le chef de l'ONU estime que les agissements du Front Polisario sont «un revers majeur vers l'obtention d'une solution politique» à ce conflit ancien. Le roi Mohammed VI a échangé des messages avec l'ONU, la France, les Etats-Unis, la Mauritanie, et d'autres pays impliqués dans le dossier pour les prévenir de l'opération destinée à «mettre un terme à la situation de blocage» à Guerguerat. Rabat a accusé «le Polisario et ses milices» de mener des actes de banditisme, de bloquer la circulation et de «harceler continuellement les observateurs militaires de la Minurso» au niveau de Guerguerat. «La reprise d'un processus politique n'en est que plus urgent» et les parties doivent s'accorder sur la nomination d'un émissaire onusien pour relancer le dialogue politique sur le Sahara, insiste-t-il. Le roi Mohammed VI, pour rappel, a pour sa part affirmé son «attachement au cessez-le-feu», tout en avertissant qu'il demeurait «fermement déterminé à réagir, avec la plus grande sévérité et dans le cadre de la légitime défense, contre toute menace» à la sécurité du Maroc. Concernant Guerguerat, le souverain a précisé que Rabat avait «rétabli la situation, réglé définitivement le problème et restauré la fluidité de la circulation», selon un communiqué publié après un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU, António Guterres. Ce dossier est sans émissaire depuis mai 2019, toutes les personnalités proposées par le chef de l'ONU ayant été rejetées par le Polisario principalement, sous l'incitation algérienne. En décembre 2020, Donald Trump, rompant avec les positions américaines précédentes, avait reconnu la souveraineté du Maroc sur l'ensemble du Sahara, une décision que l'administration Joe Biden a approuvé officieusement et à plusieurs reprises.