L'Algérie a pris position pour le polisario dans la nouvelle escalade causée par le blocage de la zone tampon d'El Guerguerat, point reliant le Maroc et la Mauritanie. La réaction d'Alger ne s'est faite entendre que lorsque le Maroc a pris les choses en main afin de permettre le retour à la normale dans cette zone d'échange commercial. Après avoir gardé le silence pendant plus de 20 jours face aux graves provocations des milices du polisario à El Guerguerat, zone tampon sous contrôle de la mission d'observation de l'ONU, la Minurso, Alger n'a réagi que lorsque le Maroc a annoncé avoir mis en place un cordon de sécurité pour permettre le passage des biens et des personnes. Dans un communiqué des Affaires étrangères algériennes, Alger a appelé les deux parties, « le Maroc et le Front Polisario, à faire preuve d'un sens de responsabilité et de retenue ». Et d'appeler également à « la cessation immédiate de ces opérations militaires, dont les conséquences sont de nature à affecter la stabilité de toute la région », faisant référence à l'opération de mise en place de cordon de sécurité par les Forces armées royales (FAR) initiée pour libérer la circulation, bloquée depuis le 21 octobre par les milices pirates du polisario qui ont empêché plus de 1500 routiers marocains de circuler librement dans cette zone sous contrôle des Nations Unies. Le ministère marocain des Affaires Etrangères a annoncé dans un communiqué, plus tôt vendredi, avoir documenté toutes les violations des milices polisario, et leurs agressions à l'encontre des représentants de la mission onusienne. Le Maroc s'est vu obligé de rétablir le passage après s'être astreint à la plus grande retenue face à de longues semaines d'actes de piraterie, de provocations, et d'un commerce à l'agonie entre Rabat et Nouakchott, causées par les blocages des milices séparatistes soutenues par l'Algérie, pays qui, pendant ce temps avait ouvert un passage routier depuis Tindouf pour récupérer le flux commercial entre le Maroc et la Mauritanie, et qui a envoyé plusieurs avions chargés de fruits et légumes à destination des marchés de Nouackchott. Après avoir fermé les yeux sur les violations continues des accords militaires, ainsi que des résolutions du Conseil de sécurité (qui ont à maintes reprises appelé les séparatistes du front polisario de cesser leurs provocations), et en ignorant les efforts du Secrétaire Général de l'ONU, Antonio Gueterres, pour éviter l'escalade, voilà que l'Algérie ne réagit que lorsque Rabat met en application, en toute légitimité, une procédure visant à désencombrer le passage et cela, sans qu'elle ne soit offensive ou ne touche les civils. Le Roi Mohammed VI avait mis en garde contre les agissements de séparatistes du polisario dans la zone tampon d'El Guerguerat dans son discours de la Marche Verte le 6 novembre, et affirmant que le Maroc n'allait pas rester les bras croisés. L'Algérie ne cesse de clamer ne pas avoir de parti pris dans l'affaire du Sahara, et se targue d'être un membre uniquement « observateur » dans les pourparlers, mais le Conseil de sécurité de l'ONU a, à maintes reprises, mis en échec ces théories, encore tout récemment dans sa dernière résolution qui a inscrit l'Algérie au même titre que le Maroc, le polisario et la Mauritanie, comme parties prenantes au conflit.