Le très controversé député tunisien Seifeddine Makhlouf a été relâché vendredi soir après une violente interpellation après s'être présenté devant le tribunal militaire pour une affaire liée à une altercation contre les forces de l'ordre dans un aéroport tunisien. Le juge d'instruction près le tribunal militaire a décidé la remise en liberté du député gelé Seifeddine Makhlouf, selon une annonce sur la page Facebook de la Coalition al karama, qu'il préside. « Seifeddine Makhlouf sera maintenu en liberté, en vertu d'une décision judiciaire », ajoute la coalition. Le député gelé depuis la décision de gel des activités du Parlement par le président tunisien Kais Saied, perdu son immunité parlementaire. Son arrestation initiale entrait dans le cadre d'une violente bagarre entre lui et deux autres députés de sa coalition contre des gents de la police des frontières de l'aéroport de Tunis, qui avaient interdit à une femme fichée « S17 » qui a été empêchée de quitter le territoire pour des raisons de sécurité. Seifeddine Makhlouf, est le président du bloc parlementaire de la coalition al Karama à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il entretient des relations conflictuelles avec le président tunisien du fait de son rapprochement avec Rached Ghannouchi et son parti Ennahda, d'inspiration islamiste et lui-même ayant des positions ultra conservatrices et ultra nationalistes et islamistes. L'incontrôlable parlementaire est connu pour ses nombreuses frasques, ses crises de colère répétées, injures publiques en plein Parlement et sur les plateau télévisés. Il est également connu pour son comportement machiste et misogyne, et l'une de ses dernières affaires remonte à peine quelques semaines lorsqu'il a agressé verbalement et physiquement une députée tunisienne. Officiellement le député fait l'objet « d'un mandat d'amener émis par le tribunal militaire pour son implication dans l'affaire de l'aéroport Tunis-Carthage », mais son arrestation vendredi par des policiers en civil reste ambiguë. Makhlouf avait publié une vidéo peu avant de se rendre devant le tribunal militaire en se montrant très critique du président tunisien qu'il accuse de « coup d'Etat », étant donné que ce dernier lui a coupé, à lui et à Ennahda, l'herbe sous le pied en gelant les activités du Parlement tunisien où ces régnaient en maitres absolus. « Nous n'avons pas peur du tribunal militaire mais nous refusons les coups d'Etat qui se servent de la justice militaire pour régler les comptes avec les opposants », a-t-il dit dans la vidéo.