Les partisans du mouvement islamiste Ennahda ainsi que le président de ce parti, Rached Ghannouchi, ont observé un sit-in, lundi matin, devant le siège de l'Assemblée des Représentants du peuple (ARP), le Parlement tunisien. Le sit-in s'inscrit dans une logique de réponse aux décisions prises par le président tunisien Kais Saied, dimanche soir. Après que le chef d'Etat tunisien ait démis de ses fonctions le chef du gouvernement Hichem Mechichi tout en gelant les activités du Parlement tunisien pendant 30 jours au moins, les réactions des partisans d'Ennahda, le parti arrivé en tête des élections législatives, ne se sont pas faites attendre. Les partisans du mouvement islamiste et son patron controversé qui bouleverse la vie politique tunisienne depuis plusieurs années se sont amassés devant l'ARP très tôt lundi matin. Les partisans de la coalition Al Karama étaient également présents pour manifester leur colère. Plus d'une centaine de partisans se sont réunis autour du bâtiment en signe de rejet de la décision du président technocrate et certains tentaient d'escalader les portes en fer en vue d'accéder au Parlement. Rached Ghannouchi ne lâche pas le morceau Rached Ghannouchi, le chef de file du Mouvement Ennahda et qui est par ailleurs aussi le président du Parlement tunisien, était aux premières loges lundi matin, et des affrontements entre des citoyens et ses partisans ont fini par éclater lorsque ces derniers ont tenté de forcer l'entrée du Parlement. Les forces militaires tunisiennes en grand nombre étaient également présentes ce matin dans la capitale tunisienne pour empêcher l'entrée par effraction des partisans du mouvement islamiste et empêcher les émeutes. Dans la presse tunisienne, cette nouvelle a été qualifiée de tentative d'assaut. Les altercations entre les partisans d'Ennahda et des proprésidents Kais Saied, qui étaient jusqu'ici en perte de contrôle sur la vie politique en raison de sa non-affiliation à un parti politique, se sont poursuivies dans la matinée, et ont été rythmées par des échanges d'insultes, de jets de pierres. Certaines personnes présentes sur place ont été blessées, selon les photos en direct. Par ailleurs, après l'encerclement de l'ARP, les agents et fonctionnaires de la présidence du gouvernement ont été interdits d'accéder au Palais de la Kasbah sur ordre de la sécurité présidentielle. Dimanche soir, le président tunisien, Kais Saied, a mis fin à plusieurs mois d'instabilité politique et d'impasse en appliquant l'article 80 de la Constitution pour suspendre les travaux de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et limoger du chef du gouvernement Hichem Mechichi, avec qui les relations étaient arrivées à un point de non-retour.