La purge de responsables s'est poursuivie avant-hier avec le limogeage de nouveaux ministres. De même que les arrestations de députés font polémique ces derniers jours. La purge de responsables gouvernementaux tunisiens commencée le 25 juillet dernier par le président Kais Saied s'est poursuivie avant-hier avec la publication de nouveaux décrets présidentiels limogeant d'autres ministres. A commencer par Ali Al-Kaali qui a été relevé de ses fonctions de ministre de l'Economie, des Finances et du Soutien à l'investissement, et son remplacement par Siham Al-Boughdiri Nomsieh à la tête du département. Le ministre des Technologies de la communication, chargé aussi par intérim de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources en eau, Mohamed El-Fadil Karim a fait les frais de la purge, et cédé son portefeuille à Nizar Bennaji. Depuis le 25 juillet, une campagne de limogeages et d'exemptions s'est poursuivie, affectant un certain nombre de ministres du gouvernement démis de ses fonctions de Hicham al-Machichi, ainsi que de hauts responsables, notamment le ministre de la Défense Ibrahim al-Bartajy et le ministre de la Justice par intérim Hasnaa bin Suleiman. Rappelons que dans le même sillage de la destitution du Premier ministre Machichi, le président Saied a aussi gelé les activités du parlement tunisien et retiré l'immunité parlementaire aux députés. Une mesure qui lui a donné les coudées franches pour pouvoir ester en justice certains députés. Arrestation de plusieurs députés Deux nouveaux députés hostiles au président tunisien Kais Saïed ont été arrêtés dans la nuit de samedi à dimanche en Tunisie. Alors que plusieurs arrestations ont fait polémique ces trois derniers jours, deux députés du mouvement islamo-nationaliste Al-Karama, un parti ultraconservateur allié d'Ennahdha, ont été arrêtés dans la nuit de samedi à dimanche. Maher Zid et Mohamed Affes sont en détention provisoire dans le cadre d'une «enquête de la justice militaire», a expliqué sur Facebook le chef d'Al-Karama, Seifeddine Makhlouf. Selon cet avocat très hostile au président Saïed, les deux députés et lui-même sont poursuivis dans une affaire liée à une altercation survenue en mars à l'aéroport de Tunis. Ils sont soupçonnés d'avoir insulté des agents de la police des frontières qui avaient interdit à une femme de voyager. Vendredi, un député indépendant, Yassine Ayari, qui dénonçait aussi un «coup d'Etat militaire», a été arrêté en application d'une condamnation à deux mois de prison, prononcée fin 2018, pour avoir critiqué l'armée, selon la justice militaire tunisienne. Son incarcération a suscité l'inquiétude d'ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International.